SNCF : Jean-Pierre Farandou confirme être maintenu en intérim jusqu’à l’automne
Jean-Pierre Farandou confirme qu’il restera à la tête de la SNCF en intérim jusqu’à l’automne, à la demande de l’État.
Jean-Pierre Farandou, à la tête de la SNCF depuis 2019, devait renoncer à ses fonctions début juillet, en raison de la limite d’âge de 68 ans. Il a confirmé lors d’un point presse ce mercredi que l’État lui avait demandé de prolonger son mandat jusqu’à l’automne, lors du conseil d’administration du groupe, le 19 juin. Une décision que l’assemblée générale, le 30 juin, ne risque pas de contester, l’État étant le seul actionnaire de l’entreprise.
« L’État m’a demandé de prolonger mon intérim jusqu’à l’automne. J’ai accepté, même si je commençais à envisager une nouvelle vie. Je rends service. Ce n’est pas moi qui m’accroche : cette entreprise, c’est la mienne », a-t-il confié, cité par Le Figaro.
En 2024, Jean-Pierre Farandou ne s’était pas vu confier un second mandat à la tête de l’opérateur ferroviaire. On lui avait toutefois demandé de rester en fonction – en intérim – en attendant que l’État désigne son successeur.
Le casse-tête Castex
De nombreux noms ont tourné depuis : Xavier Piechaczyk, président de RTE, Marie-Ange Debon, présidente de Keolis… Mais l’ultime favori semble être l’ancien Premier ministre Jean Castex, actuel PDG de la RATP. Et cette manœuvre de l’État semblerait confirmer les intentions. Comme nous l’avions précédemment mentionné, Jean Castex, s’il venait à prendre les rênes de la SNCF, ne pourrait pas le faire avant novembre 2025.
Pourquoi ? Car la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) impose aux hauts fonctionnaires plus de trois ans entre la présidence de deux instances publiques, afin d’éviter les conflits d’intérêt. Et si Jean Castex a quitté ses fonctions de Premier ministre il y a plus de trois ans, il a néanmoins présidé l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit) jusqu’au 9 novembre 2022.
Dernier chantier
Pour s’éviter tout conflit avec la HATVP, la SNCF préfèrera donc attendre novembre pour nommer Jean Castex à sa direction et présidence. D’ici là, Jean-Pierre Farandou ne compte pas se limiter aux affaires courantes : il espère faire en sorte que les investissements sur le réseau ferroviaire français soient suffisants pour en réduire la vétusté et l’âge moyen. Ce pour quoi il manque encore un milliard d’euros à la SNCF : le budget requis est de 4,5 milliards par an à partir de 2028. Les ressources propres en couvrent deux milliards, les bénéfices de la SNCF 1,5. « Il reste un milliard à trouver. C’est urgent, car les travaux se prévoient plus de deux ans à l’avance », a assené Jean-Pierre Farandou.
Le PDG espère profiter de la conférence Ambition France Transports, menée par François Bayrou, pour débloquer le sujet. Et il estime que la France a « beaucoup de ressources potentielles » pour compléter cet investissement. « La mise en place d’une taxe poids lourds pour les camions de quarante tonnes qui font plus de 500 kilomètres sur notre territoire, les quotas carbone deuxième génération (…) ou les revenus des autoroutes à la fin des concessions autoroutières »… Jean-Pierre Farandou n’a pas encore rendu les armes.
A lire aussi :
- RSE : les entreprises s’essoufflent-elles ?
- Cessez-le-feu Iran-Israël : Air France reprend ses vols vers Dubaï et…
- Adriana Minchella (Cediv) : « Oui, j’ai voulu partir »
- Vols annulés : les agences de voyages devront-elles rembourser les…
- Transport aérien : les eurodéputés veulent supprimer les frais pour…