Slovaquie, Canada, Pyrénées… que faire face à un ours ?
Le Quai d’Orsay appelle les touristes qui randonnent en Slovaquie à la vigilance. Mais comment gérer une éventuelle rencontre avec un ours ?
Comment faire face à un ours – sans doute aussi apeuré que vous – lorsque vous en croisez un au détour d’un sentier de randonnée ? Si ces rencontres demeurent rares, elles ne sont pas inédites. Y compris en France, où de nombreux témoignages font état d’interactions parfois spectaculaires entre les ours et les humains, notamment en Ariège.
En Slovaquie, la population d’ursidés dépasse les 1 200 individus. Ils sont essentiellement installés dans les parcs nationaux des régions centrales et montagneuses comme Basses Tatras (Nízke Tatry), Petite et Grande Fatra (Veľká Fatra, Malá Fatra) et Hautes Tatras (Vysoké Tatry). Des destinations prisées des randonneurs.
La meilleure approche ? Éviter les rencontres
A tel point que le Quai d’Orsay, dans sa page dédiée à la Slovaquie, appelle les ressortissants français à la vigilance. « Des cas d’agressions, y compris dans les zones habitées, ayant été rapportés, il est recommandé d’être vigilant. Il importe en premier lieu d’être attentif à la signalisation spécifique et d’éviter de sortir des sentiers balisés. » Des conseils plutôt sommaires, que L’Echo touristique vient compléter pour que vous assuriez vos arrières.
Selon Parcs Canada, l’agence qui s’occupe des parcs nationaux du pays, la meilleure approche demeure… d’éviter les rencontres. Ce qui peut être favorisé en évitant certaines périodes de l’année ; en se déplaçant en groupe ; en faisant du bruit près des cours d’eau, de la végétation dense et des parcelles de baies, notamment les jours venteux et dans les secteurs de faible visibilité ; emprunter seulement les sentiers balisés…
Parcs Canada, dont les sites abriteraient jusqu’à 400 000 individus, suggère aussi de guetter les traces fraîches du passage d’un ours. Pistes, crottes, trous creusés dans le sol, souches déchiquetées et roches retournées : tous ces signes témoignent de la présence récente d’un ursidé. « Quittez le secteur s’il s’agit de traces fraîches », recommande l’agence.
Le gaz poivré à utiliser en dernier recours
De même, si vous croisez une carcasse d’animal au cours de votre promenade, quittez la zone et prévenez les responsables du parc. A noter : il est indispensable de garder son chien en laisse. Ces derniers peuvent provoquer un comportement défensif chez les ours.
Si la rencontre devient inévitable, comment réagir ? D’abord, il est indispensable de s’équiper de gaz poivré si on prévoit un voyage dans des régions où les ours sont chez eux. Il faut garder son sang-froid : un comportement calme peut rassurer l’animal.
N’hésitez pas à lui parler, d’un ton ferme, ce qui vous permettra de lui montrer que vous êtes un humain, et non sa prochaine proie, ajoute Parcs Canada. Reculez lentement, sans tourner le dos à l’ours, et ne courez pas. Vous pouvez aussi vous rendre plus imposant, en levant les bras ou en vous regroupant par exemple.
Prêt à montrer les muscles ?
Si l’ours n’est toujours pas parti, c’est sans doute qu’il envisage de vous attaquer. Deux comportements existent alors. D’abord, il peut adopter une attitude défensive. S’il est en train de se nourrir, qu’il veut protéger ses petits ou qu’il est surpris, il vous percevra comme une menace. L’ours paraîtra agité et pourrait se servir de sa voix. Dans cette configuration, il est important de ne pas paraître menaçant, de parler d’une voix calme, de s’éloigner lentement… S’il continue de s’approcher, tenez lui tête, continuez de parler et servez vous de votre gaz poivré.
La deuxième situation – à savoir celle d’un comportement non défensif – est extrêmement rare. Mais elle existe. Dans ce cas, l’ours prédateur vous voit comme une proie. Il sera alors entièrement concentré sur vous et aura la tête et les oreilles dressées. Il faudra montrer les muscles : parler d’un ton ferme, s’éloigner de son chemin, lui tenir tête, crier, agir de manière agressive, l’intimider… Si l’ours s’approche trop près, il faudra utiliser le gaz poivré.
Les ours gagnent du territoire dans les Pyrénées
Il est nécessaire de garder à l’esprit que ces interactions sont très rares. Au Canada, en Russie, aux Etats-Unis, en Slovaquie… les ours ont tendance à fuir la présence humaine. En 2024, dans les Pyrénées, 104 ours évoluaient librement, selon le rapport annuel du Réseau Ours Brun, piloté par l’Office français de la biodiversité (OFB).
La majorité d’entre eux vivent dans les Pyrénées centrales (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège…). Ils sont installés sur un territoire de 7 200 km², ce qui constitue une « légère augmentation » par rapport à 2023. Les ours continuent leur expansion vers l’Est (Andorre) et le Sud (Catalogne).