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Séjours bas carbone : les offres se développent, malgré la problématique du transport

Réunis au Salon mondial du tourisme (SMT), plusieurs acteurs nationaux et locaux ont défendu un voyage responsable, français et bas carbone.

Aujourd’hui, 49,3% des Français déclarent faire « attention à la dimension responsable de [leurs] voyages », selon une étude menée par Agir pour un tourisme responsable (ATR)*.

« Le zéro carbone, ça n’existe pas », prévient Léa Bonnand, responsable des partenariats institutionnels d’ATR, lors d’une conférence sur les voyages bas carbone en France, au SMT. Pour autant, il est possible de réduire ses émissions carbone quand on produit, distribue ou consomme des voyages.

Des leviers pour un tourisme plus responsable

L’un des leviers de cette réduction : promouvoir la destination France. Une volonté portée par Atout France qui, depuis juin 2024, a lancé la plateforme France Tourisme Durable. Cette plateforme propose notamment aux professionnels de faire un autodiagnostic de leurs pratiques. L’enjeu, c’est « d’orienter les démarches de transition », détaille ce jeudi Violaine Bonneau, chargée de développement tourisme durable.

Quelques destinations ont entamé la démarche. C’est le cas de Provence Tourisme, représenté par Isabelle Brémond qui, avec le dispositif « Expérience Provence », prône la multi-saisonnalité et espère freiner la surfréquentation de certains lieux – tels que les calanques de Marseille. Expérience Provence recense ainsi les offres touristiques durables dans le département des Bouches-du-Rhône.

Du côté de la Normandie, Grégory Delahaye (Normandie Tourisme) défend, quant à lui, des outils concrets qui encouragent les voyageurs à adopter des habitudes plus durables. Sur une centaine de sites de la région, les touristes montrant un justificatif d’achat pour un billet de train ou toute autre mobilité douce peuvent, par exemple, bénéficier de 10% de réduction sur leurs billets, grâce au « tarif bas carbone ».

Agences de voyages comme offices de tourisme défendent alors un tourisme plus responsable, qui répond aux attentes de certains touriste : 63% des Français déclarent avoir changé leurs pratiques touristiques ces dernières années, selon le sondage ATR*. Parmi ces changements, voyager moins loin est l’évolution la plus citée.

« Le transport doit faire partie du voyage »

Ces aspirations rencontrent pourtant des freins. Loïc Mathieu, venu représenter l’agence Visit Ouest, qui organise des voyages dans le Grand Ouest de la France, l’explique : « On encourage les voyageurs à venir en train, mais une fois sur place, il n’y a pas de transports pour les emmener d’un point A à un point B ».

Les touristes sont ainsi dépendants des transports locaux propres à leur destination. « Le transport doit faire partie du voyage », insiste pourtant Grégory Delahaye. « Il faut faire éclater les silos avec la distribution des transports », ajoute Isabelle Brémond, afin que la voiture ne soit plus le moyen de transport privilégié lors des séjours en France. Un levier que certaines destinations ont commencé à actionner : c’est le cas de la région Occitanie, qui accompagne ses offices de tourisme vers le statut d’« offices de tourisme et des mobilités ». Alors que 70 % des émissions de gaz à effet de serre dues au tourisme proviennent des transports, il apparaît pour ces professionnels nécessaire de « travailler dans un écosystème », selon Isabelle Brémond.

*sondage mené par ATR et ses partenaires en octobre 2024 (821 répondants)

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