Taux de départ en vacances : progresse-t-il ou recule-t-il ?
Le cabinet Protourisme a réalisé un sondage auprès des Français, du 24 février au 7 mars 2025. Ses résultats diffèrent fortement de ceux de Raffour Interactif. Pourquoi ?
Protourisme publie une étude sur les vacances des Français, basée sur un sondage mené auprès de 1 087 personnes représentatives de la population française, selon la méthode des quotas.
Après deux années record en 2022 et 2023 de départ, le cabinet évoque un léger tassement prévisionnel du taux de départ en vacances des Français.
Net recul pour Protourisme, hausse pour Raffour Interactif
Le taux de départ en vacances (pour des séjours de 4 nuits et plus) recule ainsi d’un point en 2025, à 62%, contre 63% en 2024, mais aussi 65% en 2023 et 67% en 2022. Soit un recul de cinq points en trois ans.
Ces taux contrastent fortement avec ceux du baromètre Opodo pour Raffour Interactif, à la méthode différente. Le cabinet Raffour Interactif s’appuie non pas sur les intentions de départ, mais sur les vacances réalisées, en regardant par conséquent dans le rétroviseur.
Résultat : un taux de départ en vacances de 62% en 2024 (comme Protourisme), mais de 60% en 2023 (contre 65%), et de 60% en 2022 (contre 67%). Sur une période de quatre ans, le taux de départ s’affiche ainsi en progression de deux points…
Lors du terrain de 2024 de Raffour Interactif, 12% des Français (soit 6,5 millions) se déclaraient indécis, alors que 54% comptaient partir en vacances. Et finalement, 62% sont réellement partis. « C’est important », puisque ce gain de 8% représente « 1,2 million de Français de plus qu’en 2023 », souligne Guy Raffour, le fondateur du cabinet éponyme.
Des Parisiens privilégiés
Revenons au sondage de Protourisme : le taux de départ des seuls Parisiens approche les 80%, grâce à leur bon pouvoir d’achat. Les habitants des grandes agglomérations sont environ deux tiers à partir en vacances, contre 60% pour ceux des villes moyennes et des petites villes.
Seulement 51% des Français s’offriront un séjour dans un hébergement payant au cours de l’année, contre plus de 55% en 2022 et 2023. Raffour Interactif constate également cette tendance croissante à l’hébergement non marchand.
La baisse des taux de départ constatée par Protourisme s’avère plus particulièrement marquée chez les salariés déclarant entre 1 et 1,3 SMIC de revenus mensuels, chez les indépendants et les salariés des petites entreprises. Quant aux cadres, ils ne représentent que 12% de la population active, mais 21% des vacanciers et 37% des dépenses de vacances.
Un budget vacances de 2 345 euros en 2025
Enfin, le budget par foyer consacré aux vacances d’été augmente (+3,7% vs 2024), à 2 345 euros en 2025.
« La hausse moyenne du budget est liée au fait que les petits budgets ont renoncé aux vacances et que les Français ont intégré l’augmentation des prix dans le secteur du tourisme, d’où le succès des destinations étrangères à faible coût », souligne Didier Arino, directeur général de Protourisme.
A noter aussi que seulement 4% des vacanciers se déclarent prêts à payer 10% de plus pour des séjours plus respectueux de l’environnement. Ils étaient 6% l’an passé, et près de 10% à la sortie du covid.
Enfin, 8,3 millions des vacanciers de l’été envisagent de partir à l’étranger en hébergement payant ce qui représente une hausse de 200 000 personnes par rapport à l’an dernier. Par ailleurs, 15,5 millions comptent s’offrir des vacances payantes dans l’Hexagone, soit une baisse de 600 000 personnes.
Quelle est la méthodologie de Protourisme ?
Le cabinet procède en deux vagues, nous explique Didier Arino. Protourisme interroge par téléphone 1 000 Français représentatif de la population française « pour définir le profil du vacancier 2025 ». Puis il soumet un questionnaire en ligne à 2 000 personnes ayant l’intention de partir en vacances (panel représentatif des vacanciers, 2.025 personnes, selon la méthode des quotas sur la base de la typologie du vacancier de l’année).
