Santorin

L’arrivée en bateau à Santorin est l’un des moments forts d’un voyage en Grèce, quand s’approche la silhouette étrange et fracassée de cette île au paysage hors normes. Tranchant sur le bleu de la mer, sa falaise se dresse telle une muraille surgie des flots, couronnée par la crête blanche des maisons de Fira, la capitale. Comme un tableau abstrait, la roche expose toutes les teintes de sa palette, jaune moutarde, orangés qui virent au mauve, taches cobalt et longues veines de marbre. Les gros paquebots débarquent au nouveau port, tandis que les bateaux de taille modeste jettent l’ancre au milieu de la rade. Le débarquement se fait alors en chaloupe : toute une affaire ! Contrepoint à la durée de l’opération, on est déposé directement au pied de l’escalier taillé dans la roche qui permet de grimper jusqu’à Fira, à pied ou à dos d’âne, comme avant. Aujourd’hui, un téléphérique emporte les plus pressés. Or, les croisiéristes sont toujours pressés ! Alors, que faire des quelques heures qui nous sont accordées ? Ecumer les boutiques ? Suivre les excursionnistes à Akrotiri dans leur quête des vestiges de la brillante civilisation qui s’épanouissait ici il y a quelque 2 500 ans ? Marcher le long de la falaise jusqu’à Oia, village troglodyte posé à la pointe septentrionale de Santorin ? Ou boire un ouzo face à un panorama d’anthologie ? Peu importe, parce que, c’est sûr, nous reviendrons !