Revalorisation

Alors que l’Insee vient d’annoncer une hausse presque inattendue du taux de croissance en France pour le premier trimestre (+1 %) et que le gouvernement s’apprête à adopter le texte imposant aux entreprises engrangeant des dividendes le versement d’une prime à leurs salariés, la question des salaires en France reste pleine et entière. Sur fond de crise économique et d’inflation, le salarié français s’avoue volontiers déprimé. En la matière, les employés du tourisme ne font pas exception, loin s’en faut. Ces derniers affichent facilement leur désappointement face à des rémunérations qui laissent peu de place aux fantaisies, une fois les frais incompressibles payés. Il n’y a qu’à faire un tour sur les réseaux sociaux pour lire les témoignages désabusés d’agents de voyages, de jeunes diplômés BAC + 3, émargeant à 1 500 E brut par mois. Certes il y a les primes à la performance, les voyages à tarifs ultra-préférentiels, les éductours qui viennent agrémenter le quotidien. Mais ces leviers demeurent des outils de motivation qui ne peuvent pas faire oublier que les salaires doivent évoluer en ligne avec la productivité. Face à cette population de professionnels néanmoins passionnés par leur métier, quelles réponses apportent aujourd’hui les entreprises ? Celles-ci tout d’abord rappellent que la réactivité à la conjoncture pénalise fortement l’activité touristique. Que leur profitabilité s’est très nettement dégradée, impliquant des marges de manoeuvres budgétaires proches de zéro. Qu’enfin, le secteur est essentiellement constitué de PME, en rien assimilables avec des blockbusters du CAC 40 affichant des résultats parfois insolents. Au-delà de la question de la rémunération, c’est celle de l’attractivité du secteur touristique qui se fait jour. Comment attirer de jeunes diplômés, pérenniser les salariés dans leur activité, inscrire son entreprise dans des projets d’avenir ? En partageant certes les fruits de la croissance, quand ils sont là, mais aussi en misant sur la formation et le développement des opportunités de carrières. Un enjeu sur le long terme donc…