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Quota de 4 vols par vie : Jean-Marc Jancovici persiste et signe

Le président du think tank The Shift Project était ce mardi matin l’invité de France Inter.

Le quota de 3 à 4 vols dans toute une vie, proposé en novembre 2022 par l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, avait fait l’effet d’une petite bombe médiatique. C’est sur cette mesure radicale que la journaliste Léa Salamé l’a de nouveau interrogé ce mardi 30 mai sur France Inter.

« Depuis, j’ai fait les calculs, c’est à peu près le bon ordre de grandeur », a déclaré le président du Shift Project. « Mon père qui était d’une catégorie socio-professionnelle supérieure, professeur d’université, quand il est allé aux Etats-Unis pour faire un post-doct, il a voyagé en bateau », a-t-il ajouté. 

L’aérien fréquent « partira avec le pétrole »

« L’idée même que l’on puisse prendre quatre vols dans une vie, il y a un gros demi-siècle, ça n’existait pas pour la population dans son ensemble. »

« Pour ceux pour qui cela paraît inconcevable et restrictif, il faut bien qu’ils se rendent compte que c’est quelque chose d’extrêmement récent et que ça partira avec le pétrole. » Et Jean-Marc Jancovici d’enfoncer le clou : « Une fois qu’il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura pas de quoi assurer quatre vols dans une vie par terrien. »

La capitale française en a aussi pris pour son grade : « Il est urgent d’organiser notre avenir économique en fonction de ça. L’empreinte carbone de Paris, un tiers provient des vols. Une bonne partie de l’économie parisienne repose sur le transport aérien lié aux sièges sociaux de multinationales ou au tourisme. Il faut penser à un avenir avec moins de ça. »

Des déclarations qui n’ont pas fini de faire réagir l’industrie du transport et du voyage.

Et les jeunes ?

Léa Salamé l’a ensuite interrogé sur ces jeunes qui continuent de prendre l’avion. Car si les nouvelles générations se mobilisent dans la lutte contre le réchauffement climatique, ils prennent aussi (beaucoup) l’avion

Le patron du Shift Project reconnaît cette contradiction. « Les deux premiers consommateurs d’avion pour 100 000 personnes sont d’abord les 25-34 ans et ensuite les 15-24 ans. » 

« Oui, une partie des jeunes veut continuer à prendre l’avion », a-t-il complété. « Mais nous vivons dans une collectivité. Après il faut faire des compromis. » Pour l’ingénieur, nous pourrions envisager que sur les quatre vols, deux soient effectués lors des études, pour découvrir le monde. « Ensuite, plus vieux, on part en vacances en Corrèze, dans les Vosges, en Corse. » En Corse en bateau, bien entendu… 

Et les destinations étrangères, dans son esprit, on y va en train, en France ou jusqu’à Vladivostok. « Il m’est arrivé d’aller en train et en bateau au Maroc, en traversant Gibraltar. (…) Il faut retrouver le temps du voyage qui est long. Et alors le voyage lui-même devient une découverte. » 

Pour écouter cette section consacrée au quota de l’interview sur France inter, positionnez le curseur sur 7mn.

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14 commentaires
  1. vicard dit

    J’apprécie votre réflexion. Oui, et que dire de la surconsommation jetable arrivant par giga container depuis la Chine et ailleurs ? Transportée ensuite sur notre route par des semi-remorques ?

  2. Anonyme dit

    quand on a décidé de ne plus fumer en voiture pour protéger nos enfants, est ce que c’était de l’extrémisme ?
    L’état de dégradation de la planète va nécessairement diminuer certaines libertés si l’on prend des décisions pour limiter nos émissions de gaz à effet de serre.
    La liberté s’arrête ou commence celle d’autrui : les limites ont changé car les limites de la terre existent et qu’elle n’ont jamais été pris en compte par l’économie. On se réveille juste et on prend conscience de notre addiction aux pétrole et au charbon. et quand le médecin dit qu’il faut arrêter ou limiter notre consommation le message passe mal. si on dit que le patient va mourir, c’est trop négatif, si l’on dit au patient que son addiction nuit à son entourage et à sa descendance, c’est stigmatisant. et dire que ça sera mieux sans fumer boire ou se droguer, c’est juste faux. la société occidentale est bâtie sur le pétrole et le sevrage va être violent. si l’on est conscient du probleme, on se rend compte que l’on a pas le choix. sinon reste 3 solutions :
    le déni : tout ça n’existe pas. le climat a toujours varié blabla
    le créationnisme : dieu à créer la terre et l’humain ne peut influencer sur son fonctionnement…
    la croyance au progrès qui apportera des solutions (et surtout de nouveau marché). l’accumaulation d’énergie du au forçage radiatif actuel et largement supérieur à l’energie produite par les sociétés humaines tout secteur confondu.

  3. Anonyme dit

    Les décisions collectives pour limiter les impacts du réchauffement climatiques et l’extinction des espèces sont en effet difficile à comprendre d’un point de vue individuel. L’homme a 28 millions d’année, la Disneylisation du monde 50 ans.

  4. Allie dit

    Jancovici a raison. Prendre l’avion est un luxe, un privilège. Or ce luxe a des conséquences réelles sur le climat, la biodiversité et également sur nos congénères : lorsque le privilège d’une minorité remet en cause la capacité d’autres êtres vivants, bien plus nombreux, à simplement assouvir leurs BESOINS vitaux, voire à survivre, alors nous ne devrions même pas tergiverser !
    Nous ne pouvons plus ignorer le fait qu’il est de la responsabilité des plus privilégiés de se remettre en premier en question, parce que c’est cette population qui a le plus fort impact – et j’en fais partie.
    Parce que j’ai ce luxe, que j’ai aussi conscience de l’impact de ce luxe mais également du poids de mes choix, il était de ma responsabilité de privilégiée et de citoyenne de changer de paradigme.
    Parce qu’il n’y a, l’immense majorité du temps, absolument rien de vital à prendre l’avion.

  5. Sirven dit

    Donc si vos enfants partent vivre dans un autre continent.. c est fini vous ne les voyez plus de votre vie…
    Au secours!!

  6. Anonyme dit

    Quatre vols ça manque de précisions et de cohérence !! Paris-Tokyo ça ne vaut pas…
    un Paris Brest !!

  7. Philippe dit

    Si l’aviation est responsable de 2 a 2.5% des emissions de CO2 d’origine humaine, et le digital environ 4%, quelle serait donc la limitation a mettre en oeuvre sur le digital? On aurait sans doute moins de posts (journaliers pour le moins) de JMJ qui génèrent une multitude de commentaires et de re-publications, sans vraiment proposer de solutions pour mais toujours des solutions contre…
    Et quand ce brave donneur de leçons declare que « L’idée même que l’on puisse prendre quatre vols dans une vie, il y a un gros demi-siècle, ça n’existait pas pour la population dans son ensemble. » on peut lui retorquer qu’avoir un smartphone qui permette de telephoner sans fil, prendre des photos et des videos, poster des contenus sur le web ou bien en regarder ou en télécharger, cela n’existait pas il y a 20 ans. La société évolue, mais ceux qui ne prennent pas l’avion et ne sortent pas de chez eux ou de leur pays ont sans doute l’esprit plus obtus que les autres.

  8. PIERRE PRIM dit

    Il a qualifié lui même sa proposition de régime communiste. Rien à ajouter. Nous sommes en plein dans le débat entre les climato-sceptiques qui ne veulent rien faire et les écolos-extrémistes qui ne tiennent aucun compte de l’acceptabilité sociale et économique de leurs propositions. Mr Jancovici est dans l’interdiction, le dirigisme, le dogmatisme. Il devrait nous parler des recherches pour baisser les émissions. Il devrait nous parler aussi du numérique, très utilisé par les écolos-extrémistes, et qui pollue plus que l’avion. Je pense qu’il dessert l’écologie par son extrémisme car il en donne une image de dictature. Il est surement sincère; mais infiniment maladroit

  9. MoiVladimir dit

    Ce n’est pas lui qui persiste , ce sont les lois de la nature et l’épuisement des ressources
    Mais l’on sait depuis Cassandre que l’on lynche les apporteurs de mauvaises nouvelles

  10. Jean-Paul Ribaut dit

    La pollution bateau est de 15%
    La pollution avion 9%
    La pollution voiture camion 25%
    L’industrie 25%
    Voyages d’affaires 0.04%
    La logique est de diminuer la plus grosse pollution.sans compter qu’on peut disserter sur les pollutions engendrer par la fabrication et l’entretien des soi-disant zéro carbone.
    Quand au manque de pétrole je souris

  11. POUCHOUX dit

    Et pour les ultras marins, on ressort la compagnie transatlantique ?
    Ça tourne à la farce..

  12. Brice dit

    Si cela devenait réel, ce serait mon dernier voyage, mais pour quitter ce pays, ma vie de retraité est déjà planifiée très loin de l’Europe,
    Et je vous regarderai agoniser aux portes de la CAF

  13. Gilles Augeard dit

    Encore un malin qui fait des déclarations débiles et médiatiques à la sandrine rousseau…

  14. Jean pascal dit

    4 vols y compris les décès , mariage, maladie ……
    Nul, trop intelligent pour nous ce gars

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