Quel avenir pour American Airlines si la fusion échoue ?

Quel sera l’avenir d’American Airlines si la fusion avec US Airways n’est pas approuvée par la justice américaine, qui a récemment intenté une action contre ce rapprochement ? Comme l’explique l’avocat de la compagnie, Gary Kennedy, au Dallas Morning News, il n’y a pas de plan B. La compagnie aérienne rassemble donc tous ses soutiens, syndicats, Etats ou actionnaires, pour le procès qui pourrait se tenir le 12 novembre 2013.

Si le Department of Justice (DoJ) obtient gain de cause, American Airlines devra en effet sortir du Chapter 11, un équivalent américain de la procédure de sauvegarde sous laquelle elle est placée depuis décembre 2012, mais sans soutien extérieur. Avec l'apurement de ses dettes et le baisse des coûts salariaux, la compagnie survivra. "Même sans fusion, American a des chances de sortir de la procédure de sauvegarde comme un compétiteur vigoureux", notamment face à Delta ou United, juge même le DoJ.

Une stratégie ambigüe

Mais la stratégie du gouvernement américain est ambigüe. Prompts à autoriser les précédentes fusions afin de créer des acteurs plus puissants et capables de s’imposer à l’international, les Etats-Unis veulent aujourd’hui mettre un coup d’arrêt à la concentration dans le secteur. La fusion engendrera "une hausse des tarifs aériens pour les consommateurs pour un moindre service", a expliqué le DoJ pour la bloquer.

Pourtant, en bloquant le projet de fusion, le gouvernement devrait affaiblir American Airlines, renforçant de fait les autres géants du ciel, Delta, United-Continental et Southwest.

Pour rappel, United Airlines était resté trois ans sous le régime du Chapitre 11 avant de finalement fusionner, encore trois ans plus tard, avec Continental.

Si la fusion est approuvée, la nouvelle American Airlines offrira plus de 6.700 vols quotidiens vers 336 destinations dans 56 pays, pour 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires, et sera le premier transporteur américain.