Quand des voyageurs se plaignent du bruit auprès de leur agence
Un groupe de seniors parti en Algarve réclame à leur agent de voyages un dédommagement pour « nuisance sonore » dans le restaurant de leur hôtel.
La demande aussi inattendue qu’insolite a été signalée sur le « Helpdesk Officiel des Pros du Tourisme » (Facebook).
Elle émane d’un groupe de 22 seniors français, partis en séjour organisé dans un hôtel 4 étoiles au sud du Portugal. Par l’intermédiaire de leur association, ils réclament une compensation financière pour un bruit jugé excessif dans les deux salles de restauration. « On ne me l’avait encore jamais faite, celle-là », commente Albane, la responsable de l’agence. Le groupe, dont l’âge moyen avoisine les 75 ans, affirme que le niveau sonore atteignait, selon leurs propres estimations, 80 décibels.
Une allégation que le représentant du groupe a tenté de justifier en s’appuyant sur un document du site Bruitparif (l’observatoire du bruit en Île-de-France), mais sans mesure officielle ni preuve technique du niveau sonore.
Le comble, souligne Albane, c’est que toutes les prestations prévues ont été fournies : transport avec chauffeur et guide privatifs, hébergement de qualité, excursions culturelles… Rien à signaler, sinon cette plainte soudaine et isolée, portée par six fiches d’appréciation faisant état du bruit au restaurant sur les 22 participants.
Chercher des failles pour obtenir un geste commercial ?
Le groupe chercherait-il un prétexte pour négocier un dédommagement ? Certains voyageurs tentent leur chance, dans tous les domaines, pas seulement auprès des agences.
Sur le plan juridique, la demande semble bancale. En France, la réglementation sur le bruit considère 80 décibels comme un seuil d’alerte dans le cadre professionnel et non dans le cadre d’un usage ponctuel tel qu’un repas au restaurant. Par ailleurs, aucun texte portugais ne réglemente précisément les décibels dans les restaurants d’hôtel, selon nos recherches.
L’agent de voyages est également exaspérée par les nombreux messages envoyés par le représentant du groupe. Y compris les week-ends, par e-mail, WhatsApp, et appels répétés jusqu’à obtenir une réponse. « Si ça continue, c’est moi qui vais porter plainte pour harcèlement », déclare-t-elle, exaspérée.
Et pour couronner le tout, aucune plainte officielle par courrier recommandé n’a été envoyée. Ce qui rend toute médiation formelle impossible. D’autant que les contrats de voyage ont été signés individuellement, l’association n’ayant pas capacité légale à engager le groupe.