Qantas va supprimer 6 000 emplois
La compagnie aérienne australienne Qantas vient d’annoncer la suppression de milliers d’emplois et le maintien au sol d’une centaine d’appareils, dans le but d’économiser plus de 9 milliards d’euros.
La casse sociale dans l’aérien, conséquence de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’industrie, se poursuit : Qantas, la principale compagnie aérienne australienne et l’une des plus anciennes au monde encore en activité, vient d’annoncer la suppression de 6 000 emplois (sur un total de 29 000 salariés). Le directeur général Alan Joyce a expliqué que ce plan de restructuration sur trois ans ne visait ni plus ni moins qu’à sauver le fleuron de l’aviation australienne de « la pire crise jamais essuyée par le secteur ».
« Cette année était censée être une année de célébrations pour Qantas, celle du centenaire », explique le dirigeant. « Clairement, les choses ne se passent pas comme prévu ». La chute de la demande avait déjà forcé Qantas à suspendre jusqu’en octobre tous ses vols internationaux, en dehors de ceux vers la Nouvelle-Zélande. Le trafic intérieur est en train de repartir car la majorité des Etats australiens sont parvenus à contenir l’épidémie. Mais les frontières internationales devraient demeurer fermées à la majorité des passagers étrangers jusque l’année prochaine.
150 appareils cloués au sol depuis mars
« Nous devons nous mettre en position pour plusieurs années où le chiffre d’affaires sera bien moindre. Et cela signifie de devenir une plus petite compagnie à court terme », continue Alan Joyce. La compagnie a donc élaboré « un plan de reprise post-Covid », qui prévoit notamment de lever 1,9 milliards de dollars en actions. « La perte de milliards de dollars de chiffre d’affaires ne nous laisse pas beaucoup de latitude », rajoute Alan Joyce, qui reconnaît « l’impact énorme » du plan de reprise « pour des milliers de personnes ».
Les suppressions d’emplois concerneront Qantas et sa filiale low cost Jetstar. Au total, 15 000 salariés sont au chômage technique depuis mars. Le groupe espère que la moitié d’entre eux auront repris le travail d’ici à la fin de l’année. Sur les 150 appareils cloués au sol par Qantas en mars, 100 le resteront pendant une période allant jusqu’à un an, y compris tous les A380 de la flotte, a annoncé Qantas. La compagnie a également reporté les nouvelles commandes d’Airbus A321neo et de Boeing 787-9 Dreamliners.
Alan Joyce, par ailleurs le directeur général le mieux payé d’Australie, se montre cependant optimiste pour l’avenir. « Près de deux tiers de nos bénéfices d’avant la crise provenaient du marché national, qui a des chances de se remettre le plus rapidement. Nous sommes numéro un sur les liaisons classiques et à bas coût en Australie, où les distances rendent le transport aérien essentiel ». Son seul concurrent australien, Virgin Australia, s’est mis en cessation de paiements en avril.
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