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Position dominante

  Rachat d’ITA, Hotel Finder, Flight Search… D’aucuns diront que les tentatives du moteur de recherche dans le voyage se déroulent aux States. Loin de nos baguettes et de notre train-train français.

Sauf que Google aurait demandé à la SNCF l’accès à tous ses itinéraires, d’après une source interne haut placée dans l’organigramme. « Ne vous en faites pas, nous redirigerons le trafic vers vos sites Internet », a assuré le géant de Moutain View. Mais pas folle la guêpe, la dame de fer refuse de laisser le loup entrer dans la bergerie : « Demain, Google nous demandera de payer, pour être bien visible dans ses réponses ». Et ce cadre dirigeant de la SNCF de brandir le chiffon rouge de Bruxelles. Google, attention, l’abus de position dominante est passible de sanctions.

A mon humble avis, le souci, c’est que la SNCF n’est pas toujours la mieux placée pour parler d’abus de position dominante. La compagnie a déjà été à l’amende, parce qu’elle facturait trop cher sa technologie Ravel. Saisi par Karavel, Lastminute et Switch, le Conseil de la concurrence avait infligé en 2009 une amende de 5M€ à la SNCF pour avoir favorisé son agence en ligne Voyages-sncf.com (VSC), au détriment de ses concurrents. L’américain Expedia, qui était à l’époque chargé de toutes les réservations autres que le « train sec » sur VCS, avait également été sanctionné, à hauteur de 500 000€. Selon la décision de justice, la SNCF, Voyages-sncf.com et l’Agence de voyages (ex-GL Expedia) étaient coupables d’abus de position dominante à plusieurs niveaux.

Revenons au mouton Google, et à nos bergers qui ont peur d’être croqués comme des hamburgers. Qu’observe-t-on ? AccorHotel.com teste Hotel Finder. Odigéo/Go Voyages aimerait alimenter Flight Search. Les grands noms du voyage, qui ont eux aussi des positions… prédominantes, sont schizophrènes : ils craignent le « tsunami » Google, et rêvent de participer à ses success stories. Et si le géant américain faisait pschitt dans le voyage ? Après tout, ses comparateurs hôteliers et aériens sont toujours en bêta, comme nombre de ses produits. ITA a certes coûté 700M$ en 2010, mais c’est une poussière d’eau par rapport aux quelques milliards de dollars de bénéfices du groupe. Personnellement, j’ai toutefois le sentiment qu’il pourrait parvenir à ses fins, avec des alliés de poids. Il ne faut plus trembler, il est préférable de s’y préparer. Just in case.

Linda Lainé

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