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Pascal Recorbet (Nemea) : « La crise immobilière ralentit le développement des résidences de vacances »

Spécialiste de la gestion de résidences, Nemea mise sur le développement des appart’hôtels et résidences étudiantes, au détriment des résidences de vacances, plus exposées aux aléas de la crise immobilière.

Fondé en 1994 par Pascal Recorbet, Nemea gère aujourd’hui près de 90 résidences. Parmi celles-ci : 32 résidences tourisme, 16 en appart’hôtel (18 fin 2025), ainsi qu’une quarantaine de résidences étudiantes (deux supplémentaires prévues cette année).

Un environnement complexe

Si l’expansion de Nemea reste « continue », la crise immobilière ralentit néanmoins les projets de nouvelles résidences de tourisme. « Avant, j’avais une trentaine de projets sur mon bureau chaque année, aujourd’hui seulement une dizaine », constate Pascal Recorbet. En cause : la difficulté pour les promoteurs à trouver des terrains, des réglementations de plus en plus complexes et des permis de construire difficiles à obtenir.

Par ailleurs, les banques se montrent plus frileuses. « Elles préfèrent financer des résidences étudiantes ou hôtelières, jugées plus rentables et prévisibles, plutôt que des projets touristiques » poursuit le dirigeant.

Malgré ces freins, Nemea poursuit son développement avec des projets de résidences vacances à Dinard, Lacanau ou encore sur la Côte d’Azur. Toutefois, la tendance est claire : la croissance se focalise désormais sur les appart’hôtels et les résidences étudiantes, moins soumises aux aléas de la crise immobilière.

Evolution du comportement des vacanciers

En parallèle, le comportement des vacanciers évolue. Les séjours se raccourcissent et les réservations de dernière minute explosent. « Nous avons fait un très bon chiffre sur les vacances d’hiver, mais tout s’est joué au dernier moment » confie le fondateur. Pour 2025, les réservations sont en avance sur mai, juin, juillet, août et même septembre. Mais la prudence reste de mise. « Février a été bon, mais en dernière minute. Mars est en léger recul. Dans notre métier, tout peut basculer : un mois de mai ensoleillé et on explose les chiffres, un été pluvieux et c’est la catastrophe » explique Pascal Recorbet.

D’autant plus que les facteurs d’incertitude se multiplient : météo, contexte écologique, économique, politique… « Les gens ont moins d’argent : avant, ils partaient deux semaines, maintenant c’est une semaine, avec quelques nuits à l’hôtel et le reste dans la famille ». La dissolution de l’Assemblée ou encore la guerre en Ukraine pèsent également sur les décisions de voyage.

Adaptation, innovation

Pour faire face à ces défis, Nemea innove et diversifie son offre. « On s’adapte, on crée de nouveaux produits, comme l’intégration de terrains de padel dans certaines de nos résidences », indique Pascal Recorbet.

En 2024, Nemea a accueilli 350 000 vacanciers (dont 20% d’étrangers) pour un chiffre d’affaires de près de 92 millions d’euros. À l’occasion des fêtes de fin d’année, le spécialiste a reçu 15 000 vacanciers, avec un taux d’occupation en hausse de 5,6% par rapport à 2023. Le groupe emploie aujourd’hui 600 collaborateurs pour 25 000 lits répartis sur l’ensemble du territoire.

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