Oui à l’Europe
Alors que les débats sur la future Constitution européenne s’enlisent chaque jour un peu plus, avec des arguments hors sujets critiquables, voire xénophobes, le tourisme est l’un des rares secteurs qui devrait, tout du moins sur le papier, voter oui au prochain référendum. Car comment ne pas se réjouir, dans les agences, chez les TO, mais aussi chez les réceptifs, de la construction européenne. Comment ne pas se féliciter de cette ouvert
Alors que les débats sur la future Constitution européenne s’enlisent chaque jour un peu plus, avec des arguments hors sujets critiquables, voire xénophobes, le tourisme est l’un des rares secteurs qui devrait, tout du moins sur le papier, voter oui au prochain référendum. Car comment ne pas se réjouir, dans les agences, chez les TO, mais aussi chez les réceptifs, de la construction européenne. Comment ne pas se féliciter de cette ouverture à d’autres cultures, qui constitue la base même du tourisme. Depuis un an, les dix entrants dans l’Union ont apporté un véritable bol d’air…
Bien sûr, les eurosceptiques pourront toujours regretter que les Polonais ou les Estoniens qui découvrent Paris préfèrent loger en hôtel Formule 1 plutôt qu’au Méridien, déjeuner au MacDo plutôt que chez Alain Ducasse. Mais ce sont eux ou leurs enfants qui, fort d’un pouvoir d’achat qui va nécessairement progresser, feront les touristes de demain. A l’inverse, comment ne pas se féliciter que Prague soit désormais plus connue pour ses clochers que pour son Printemps, que Berlin se visite à nouveau d’ouest en est. Alors même qu’il n’y a encore qu’une quinzaine d’années, découvrir ces villes relevait du parcours du combattant. On l’a sans doute trop vite oublié ! Certes, les Français n’ont pas attendu 2004 pour voyager en Europe de l’Est. Mais le coup de projecteur médiatique a largement accéléré la fréquentation l’an dernier… avec des retombées bénéfiques pour l’emploi. A côté de cela, les quelques délocalisations (des plateaux d’affaires aux centres d’appels) qui cristallisent les peurs pèsent bien peu.
Bien sûr, quelques âmes chagrines continuent aussi à penser que l’euro a contribué à rendre l’Espagne ou la Grèce trop chères pour nos compatriotes. Mais en réalité, il n’a fait que permettre des comparaisons qui s’avéraient jusqu’à présent difficiles. Et quand bien même, les Portugais ou les Grecs n’ont-ils pas le droit, eux aussi, à un niveau de vie décent ! L’Europe les a aidés à rattraper le retard, même si cela s’est fait au détriment du porte-monnaie des touristes français. Quelles que soient les faiblesses du volet social de la future Constitution, il en sera de même demain pour les Chypriotes ou les Polonais. C’est déjà un progrès énorme…
