Nicolas d’Hyèvres (Selectour Géovisions) : « Cultivons l’optimisme et la méthode Coué »
Les agences de voyages peinent à voir le bout du tunnel. Mais Nicolas d’Hyèvres, membre du réseau Selectour, invite à cultiver l’optimisme et les projets.
Comme ses confrères, Nicolas d’Hyèvres subit de plein fouet la crise sanitaire et ses conséquences. Pour se mettre à l’abri, le patron du réseau Selectour Géovisions et du TO Evasion et Découverte a d’ailleurs contracté un Prêt garanti par l’Etat de 1,6 million d’euros, au titre de ses différentes entités. « Je ne veux pas l’utiliser, c’est une roue de secours », ajoute-t-il. Au début du mois de mars, un directeur financier a été recruté pour gérer au mieux la situation financière. En juin, une directrice commerciale a rejoint l’entreprise. Il s’agit de Nadège Brehm, qui est l’ancienne directrice commerciale de Thomas Cook pour les franchises de la région Est et Nord. « Nous avons beaucoup échangé ensemble, ce qui a permis de muscler le commercial et de dégager du temps pour réfléchir. »
« Nous perdons des collaborateurs »
Selectour Geovisions coiffe cinq agences de voyages. Quatre d’entre elles (Albert, Montreuil, Saint-Quentin, Troyes) reçoivent du public deux demi-journées par semaine. Celle de Châlons-en-Champagne (51) est en cours d’ouverture. Et Nicolas d’Hyèvres, par ailleurs administrateur de Selectour, a profité des fêtes pour racheter un autre point de vente. « La crise ne m’arrête pas », précise-t-il. Pourtant, dans le même temps, trois de ses 25 salariés sont déjà partis.
« A l’agence d’Amiens ouverte depuis septembre de 9h à 18h – qui est également mon siège – ma conseillère est en arrêt maladie depuis le mois de septembre. Une autre conseillère devait la remplacer en télétravail, mais elle s’est pacsée et a rejoint son conjoint. Finalement, depuis, j’ai recommencé à faire des ventes individuelles, ce qui me fait finalement plaisir. » Pendant la période des fêtes, des clients ont réservé des voyages, en moyen comme en long-courrier. « Pour l’instant, malgré les dernières annonces du gouvernement, nous n’avons pas d’annulations, même pour des départs en janvier. Mais depuis le 20 janvier et l’annonce du test PCR au retour en France, les ventes sont au quasi point mort pour l’ensemble des agences. »
L’absence de visibilité et les reports sans fin des réservations risque d’amplifier la perte des compétences dans la distribution. « Nous, agences, allons perdre des collaborateurs. Il faut garder le lien avec eux, pour les motiver. » A cette fin, le dirigeant organise deux réunions Zoom par semaine avec ses collaborateurs. L’occasion, notamment, de partager sa feuille de route.
Des affrètements aériens sur 2021 et 2022
Pour son voyagiste Evasion et Découverte, bien revendu par ses propres agences, Nicolas d’Hyèvres affrète des avions depuis les aéroports de Paris-Vatry et Albert-Picardie : trois avions vers la Sicile en mai, deux avions vers le Montenegro en septembre. « Les cinq avions, de 189 sièges, sont pleins. Maintenant, il faut qu’ils partent. Je me lance sur d’autres projets d’affrètement en 2022, notamment sur la Laponie et la Corse. » Certains affrètements sont réalisés avec des partenaires comme Premium Travel et Top of Travel, notamment pour limiter les risques.
« Le contexte est difficile, mais nous devons cultiver l’optimisme et la méthode Coué. Il faut toujours lever la tête quand tu marches. Sinon, tu tombes. Et puis, nous avons ces énormes aides de l’Etat, c’est notre carburant pour continuer. Nous devons tenir le coup. »
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