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Nicolas Brumelot : « L’annonce de la surcharge NDC d’Air France arrive au pire moment »

Quelles sont les conséquences de la surcharge NDC applicable aux tarifs d’Air France-KLM distribués via Amadeus ? Nous avons posé la question à Nicolas Brumelot, président de MisterFly.

Hier matin, L’Echo touristique annonçait que les clients des agences Amadeus allaient payer « quelques euros par segment » pour accéder au contenu NDC du groupe Air France-KLM. Sachant que le GDS équipe environ 80% des distributeurs en France.

Pour Nicolas Brumelot, la surcharge NDC n’est pas une surprise, et s’inscrit dans une dynamique générale opérée par les grandes compagnies (Lufthansa, IAG…). Mais le timing est mauvais. « Nous sommes toujours noyés dans les problématiques d’annulations et de reports, alors que les compagnies aériennes font tout pour retarder les remboursements. L’annonce du contrat d’Amadeus avec Air France arrive -en plein Covid- au pire moment. Dans le contexte actuel, c’est un coup de poignard dans le dos des agences de voyages », souligne-t-il.

Quelle est la conséquence principale ? Des prix différenciés selon le canal, répond Nicolas Brumelot. « Via les agences équipées d’Amadeus, les billets d’Air France seront plus chers que sur Airfrance.fr ou d’autres canaux. Ce ne sera pas facile pour elles, les consommateurs comparent. La surcharge GDS est une très mauvaise nouvelle pour les agences qui ont uniquement Amadeus, et n’ont pas les capacités de développer des connectivités directes avec les compagnies aériennes. » Mais le patron de l’agence en ligne ne jette pas totalement la pierre au groupe aérien : « Les sièges appartiennent aux compagnies aériennes. C’est au demeurant normal qu’elle fasse le choix de sa politique de distribution, comme toutes les autres compagnies aériennes. »

« Nous accédons aux contenus NDC sans surcharge »

D’autres opérateurs vont-ils profiter de la situation ? Selon Air France, des agrégateurs permettent d’accéder sans surcharge à ses contenus NDC. Ce ne sont pas les seuls. « Pour ne pas payer la surcharge, il faut intégrer l’API de la compagnie, ce qui exige un investissement conséquent. Nous l’avons fait, nous sommes en connectivité directe avec la compagnie aérienne : MisterFly a intégré les API d’Air France-KLM, mais aussi de British Airways et de Lufthansa, ce qui nous permet d’accéder aux contenus NDC sans surcharge. D’autres acteurs le font comme Resaneo », indique Nicolas Brumelot.

Par conséquent, les agences qui utilisent la technologie B2B de MisterFly afin de réserver des billets pour leurs clients n’auront pas à ajouter quelques euros par segment. « Nous ne répercutons pas nos coûts de développement sur les agences. Visiblement, Amadeus répercute des fees de développement pour assurer la connectivité. Les contraintes Iata et la surcharge GDS devraient favoriser des acteurs comme MisterFly et Resaneo. »

NDC reste (pour l’instant) moins efficace que le GDS classique

S’agissant de la technologie NDC, Nicolas Brumelot reconnaît qu’elle s’améliore, mais n’est pas encore au point. « Je suis d’accord avec Fabrice (Dariot, PDG de Bourse des Vols) : la version actuelle, 18.2, n’est pas encore au niveau du GDS classique. Il lui manque certaines fonctionnalités, notamment dans l’après-vente, ce qui nous oblige à un traitement manuel. » De son côté, Amadeus promet d’améliorer sa copie dans les prochains mois.

Reste à savoir si les compagnies continueront d’investir fortement dans la norme NDC, dans les prochains mois. Engluées dans la crise du Covid-19, nombre d’entre elles cherchent aujourd’hui à réduire les coûts, voire à éviter la faillite.

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