Comment Resaneo exploite la norme NDC

L’Echo touristique : Vous avez adopté la norme NDC pour Lufthansa depuis 2016. Pourquoi ?

Yannick Faucon : Nous avons signé un accord avec le groupe en mars 2016, pour une mise en production en septembre de la même année. L’idée, c’était d’annuler ainsi les fees GDS aux agences et à leurs clients, mais pas seulement. Nous voulions également avoir l’inventaire complet du groupe Lufthansa, incluant les services ancillaires et les classes de réservation fermées depuis la fin de l’accord full content avec les GDS. Resaneo veut être une plate-forme au contenu le plus exhaustif possible, qui évite aux agences de jongler entre les sites des différentes compagnies.

Quel est le bilan, 18 mois plus tard ?

Environ 40% des ventes Lufthansa ont basculé sur NDC. Autrement dit, 60% transitent toujours par les GDS. Les 16 euros (de frais GDS, Ndlr) sont dissuasifs sur des vols moyen-courriers, mais pas sur des vols long-courriers. Les tarifs négociés, comme les tarifs TO, ne sont pas forcément très bien chargés en NDC. Il y a toujours des choses à améliorer. Nous travaillons avec l’équipe allemande de Lufthansa en ce sens. J’ajoute un point important, où il y a souvent confusion : ce n’est pas parce que la compagnie passe en NDC qu’elle n’est plus BSP.

Les modifications de billets sont-elles simples avec NDC ?

Oui, les modifications sont simples et fluides, dans un environnement graphique. Nous avons intercepté la norme NDC et nous avons fait les développements pour garantir un bon service après-vente de la par des agences.

Quand allez-vous intégrer les compagnies du groupe IAG (BA, Iberia) selon la norme NDC ?

Les compagnies sont en cours d’intégration. Nous serons prêts courant 2018.

Et Air France ?

C’est le sujet du moment. Nous serons à la présentation par Air France de la nouvelle API, le 22 janvier.

Quel investissement représente NDC pour Resaneo ?

Nous avons beaucoup investi pour Lufthansa. La difficulté, c’est que Lufthansa, IAG, Air France ne travaillent sur des outils différents. Nous devons développer à chaque fois, pour ajouter leurs contenus sur notre plate-forme. Nous avons un coût d’amortissement, que nous intégrons dans les prix des billets d’avion. Ce coût est variable. En moyenne, quand Lufthansa facture des frais GDS de 16 euros, nous sommes mieux disants, à environ 6 euros.

Quel est votre bilan 2017 ?

Nous avons réalisé à fin septembre 2017 un volume d’affaires de 50 millions d’euros, contre 40 millions en 2016. Nous sommes dans nos objectifs. Nous sommes toujours rentables.