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Moyen-Orient

Dubaï se taille un joli succès, la Jordanie retrouve des couleurs, Israël tire son épingle du jeu, alors que l’Egypte est durablement stoppée par un attentat de trop.

L’année 2005 démontre une fois de plus à quel point le tourisme est fragile au Moyen-Orient, qui subit toujours les aléas de la conjoncture politique. C’est vrai pour le Liban, où la fréquentation fait le Yo-Yo : +23,5 % en 2004, -14,7 % en 2005, mais +37 % au premier semestre 2006, juste avant la guerre en juillet dernier. Le Pays des Cèdres aura, cette fois-ci, bien du mal à remonter la pente… Dans une moindre mesure, c’est aussi vrai pour la Jordanie, victime de sa situation géographique. Ce pays affiche 3 millions de visiteurs étrangers (+4,7 %), dont environ 20 000 Français en 2005 (+25 %), et la plupart des voyagistes ont doublé le nombre de leurs clients l’an dernier, tels Kuoni, qui avait augmenté ses départs, les groupes Voyageurs et Nouvelles Frontières. C’est la destination qui a vraiment tiré notre brochure Orient, indique Pierre Banlin, directeur commercial de STI Voyages.

C’était, là encore, sans compter sur le triple attentat suicide d’Amman en novembre 2005 (56 morts) et surtout les hostilités dans la zone en 2006, qui ont également fait de l’ombre à la Syrie (généralement programmée en combiné avec Israël et la Jordanie), où les ventes restent confidentielles.

Paradoxalement, Israël tire son épingle du jeu en 2005. Sous les feux de la rampe avec la disparition politique d’Ariel Sharon et les élections législatives palestiniennes, le pays a réalisé une année qualifiée d’historique, attirant 312 000 visiteurs français. Mais la clientèle ethnique (qui va visiter des amis, de la famille) est très largement majoritaire. Le redémarrage est tout de même notable chez les voyagistes, avec une augmentation sensible des groupes.

Dubaï monte en puissance

Quant à l’Iran, malgré ses nombreux atouts culturels, l’image sulfureuse de ses dirigeants la cantonne toujours parmi les destinations confidentielles. C’est aussi le cas du Yémen, où une poignée de voyagistes réalisent de beaux forfaits (STI le propose en départs garantis), mais où les prises d’otages à répétition incitent à la plus grande prudence. La Libye est pour sa part redevenue fréquentable. Les croisiéristes s’y arrêtent désormais pour visiter les sites de Lepsis Magna et Sabratha, près de Tripoli. Mais il est encore difficile d’y séjourner tant l’offre hôtelière est faible. Go Voyages s’y arroge la place de leader avec près de 2 000 clients (des vols secs), suivi du groupe Voyageurs, tous deux loin devant les spécialistes de la randonnée et une poignée de tour-opérateurs avant-gardistes comme Intermèdes ou Orients. La fréquentation devrait faire un bond en 2006, car les Français étaient nombreux lors de l’éclipse solaire de mars dernier.

A Dubaï, les grands travaux continuent. La plus grande zone hôtelière du monde sortira de terre d’ici à 2016, avec 31 nouveaux hôtels pouvant accueillir 3,3 millions de clients ! Le pays s’ouvre aussi aux escales de croisières et s’affiche dans les brochures de 77 voyagistes, dont 12 nouveaux. Il monte encore en puissance chez Directours, leader de notre palmarès (1 465 clients), talonné par Switch. A côté, Oman prépare la fin de la manne pétrolière en cultivant son image d’Arabie heureuse, et s’équipe à son tour en hôtels de luxe. Pour l’instant, si la destination annonce 1,2 mil- lion de touristes internationaux en 2005, la moitié d’entre eux vient des pays limitrophes. Et même si une quarantaine de TO programme le pays, les ventes restent encore confidentielles sur le marché français. Mais 2006 devrait être l’année du décollage.

L’Egypte s’écroule après l’été

Dans la région, les regards se portent sur l’Egypte. Elle sauve son année 2005 grâce à un hiver excellent soutenu par une campagne de promotion tonique, mais paie ensuite un lourd tribut aux attentats. La péninsule du Sinaï avait déjà dû se relever après l’attaque de Taba en octobre 2004 et le crash aérien de Sharm el-Sheikh en décembre de la même année. Les dernières explosions de Sharm el-Sheikh (70 victimes) en juillet 2005 ont stoppé net les réservations, et les bombes qui ont explosé à Dahab le 24 avril 2006 n’ont rien arrangé.

Les ventes se sont écroulées après l’été 2005 (-16,9 % en septembre, -8,8 % en octobre) et n’ont pas repris depuis. Marmara conserve sa place de leader en 2005 avec 128 000 passagers (+3 500), suivi de Fram (38 000 clients). Nouvelles Frontières et le Club Méditerranée, comme Thomas Cook qui inaugurait un club à Hurghada (6 500 clients), sauvent la mise en 2005. Et Switch s’installe dès la première année dans le peloton de tête (8 326 clients). Mais quid de l’année 2006 ? Le premier semestre fut difficile (-30 % à -40 % chez la plupart des TO). Le dernier trimestre ne suffira sans doute pas à sauver l’année…

Israël, sous les feux de la rampe, a réalisé une année que l’on peut qualifier d’historique, avec 312 000 visiteurs français

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