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Monaco veut reconquérir la jet-set

Le Grand Prix de F1 qui se tenait le week-end dernier constitue le tour de chauffe de la saison touristique monégasque. La Principauté espère qu’il mettra un peu d’huile dans les rouages.

Comme chaque année, Monaco a vu sa population quadrupler à l’occasion du Grand Prix de Formule 1. La course a l’avantage de mettre la destination sous les feux de l’actualité. L’édition 2004 (qui se déroulait la semaine dernière) coïncidait avec la fin du Festival de Cannes. Autant dire que la plupart des hôtels ont affiché complet, des simples chambres aux suites les plus fastueuses. Les Tennis Masters de Monte-Carlo comptent aussi parmi les manifestations qui donnent du carburant au tourisme monégasque. Au même titre que les ballets et autres opéras, orchestrés notamment au Grimaldi Forum.

Avec ses événements sportifs et culturels et sa noria de palaces gérés par la Société des bains de mer (SBM), Monaco cultive son image de diva princière. La Principauté compte plus que jamais sur ces atouts pour mettre entre parenthèses deux années difficiles. Car elle a enregistré en 2003 une baisse de 11 % du nombre d’arrivées, à 234 638. Dans le même temps, le volume de nuitées a diminué de 12 % (à 674 312), après déjà un recul de 4 % en 2002. La désaffection des riches clients du Moyen-Orient et des Etats-Unis depuis les attentats du 11 Septembre y est pour beaucoup. Entre 2000 et 2003, le nombre de touristes américains a chuté de moitié, à 18 000 l’an dernier. Le marché français a aussi laissé des plumes (baisse des nuitées de 2 % en 2003 et 7 % en 2002 et 2001). Un recul loin d’être négligeable car avec 41 000 visiteurs en 2003, la France constitue le 2e pays émetteur pour le Rocher, derrière l’Italie.

Le développement hôtelier se poursuit sur le Rocher

L’aménagement récent d’une digue, capable d’accueillir des navires de croisières de grande capacité, participe à la reconquête touristique engagée cette année. La Principauté poursuit également sa politique active de développement hôtelier. Elle doit s’enrichir de 800 chambres d’ici 2007, ce qui portera son parc à 3 000 chambres. Il est actuellement composé à 75 % de 4b et 4b luxe. A noter, en particulier, la réouverture du Métropole Palace en juin, avec un nouveau Spa, et un Novotel (3b, 232 chambres) annoncé pour 2006.

Les TO proposant des séjours à Monaco sont rares, mais ils entendent faire écho à cette montée en puissance. Outre son climat et ses atouts, comme les thermes marins de Monte-Carlo, Monaco plaît pour son côté glamour, souligne Annie Hervel, chef de produits chez Visit Europe.

Du luxe en brochure

Visit Europe est le seul voyagiste à publier une brochure dédiée à la destination (Visit Monaco, 28 pages, pour 450 clients en 2002-2003). La production fait la part belle aux hôtels de luxe. Les prix démarrent à 336 E/pers. les 2 nuits à l’Hôtel Hermitage 4b luxe, au départ de Paris. Et le TO déroule le tapis rouge à ses clients : le transfert en hélicoptère Nice-Monaco est inclus dans les forfaits (A-R en hiver, aller seul en été), en collaboration avec la Direction du tourisme et des congrès (DTC) de la Principauté.

Boomerang Voyages est l’autre TO en pointe sur Monaco (1 200 clients en 2003). Ce pays rime avec exception, pour un anniversaire de mariage par exemple, souligne Franck de Mortière, directeur commercial. Quelle autre destination réunit, sur 2 km2, autant de palaces et de casinos, posés sur la mer. Le voyagiste niçois lui consacre six pages dans sa brochure Week-ends et séjours. En revanche, le catalogue dédié au Rocher a été abandonné. Monaco ne souhaitait plus le cofinancer. Tous les budgets de la Principauté ont reculé de 5 % en 2003, y compris celui de la DTC.

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