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Mayotte veut faire éclore son écotourisme

Île française située au nord-ouest de Madagascar, Mayotte devrait devenir en mars un département d’outre-mer. Un espoir pour ce paradis tropical de financer des infrastructures, et de sortir d’un tourisme confidentiel.

Mayotte sera-t-elle bientôt le 101e département français, et le 5e d’outre-mer ? Les Mahorais, consultés le 29 mars prochain, devraient voter sans surprise en faveur de cette évolution. Dans les années 1970, ils ont déjà préféré la France aux Comores indépendantes, et l’île bénéficie depuis d’un statut spécial de collectivité départementale. Et même si Nicolas Sarkozy, qui a reçu les élus mahorais à l’Élysée le 16 décembre, a précisé que le département ne serait formellement créé qu’en avril 2012, ces derniers espèrent déjà que la départementalisation viendra donner un coup de pouce à l’activité touristique. La fréquentation de l’île est depuis plusieurs années en forte croissance (+ 30 % entre 2006 et 2007, et 20 % de hausse annuelle moyenne depuis 6 ans) mais reste confidentielle, avec 40 0000 visiteurs seulement par an, et principalement soutenue par les Réunionnais (Mayotte et la Réunion sont distantes de 1 500 km). Cause ou conséquence ? Les TO français ne sont qu’une poignée à programmer la destination, dont Austral Lagons, Beaux Songes, Destination Passion, Mayotte Authentique, Terres de Charme et quelques spécialistes de plongée comme Key Largo, Aquarev ou AMV, attirés par le vaste et riche lagon que possède l’île (plus de 1 000 km2).

DES PERSPECTIVES ENCORE LIMITÉES

Les volumes, évidemment, sont microscopiques. Cocorico, le plus impliqué, n’affiche par exemple que 200 passagers par an… « Nous faisons surtout de l’individuel à la carte et quelques groupes de plongeurs, commente Sylvie Billard Thebault, co-fondatrice du TO. La clientèle qui va à Mayotte a un fort pouvoir d’achat, d’où un panier moyen autour de 2 000 E, mais elle ne cherche pas de palaces avec Spa. Elle vient surtout pour la nature, et aime éventuellement combiner avec d’autres destinations de la région, comme le Kenya, Madagascar, les Seychelles ou la Réunion. » Plutôt qu’un tourisme de masse, les élus ont opté pour un « écotourisme de qualité ». Le Comité départemental du tourisme (CDT) a élaboré dans ce sens un schéma d’aménagement touristique et se montre plus actif depuis quatre ans sur les salons internationaux. Mais les perspectives sont limitées par d’étroites capacités hôtelières : depuis plus de sept ans, elles stagnent à 380 chambres (hôtels et gîtes confondus), toujours saturées. Et seuls trois hôtels (Le Sakouli, Le Jardin Maoré et Le Trevani) présentent des prestations leur permettant d’être vendus par des tour-opérateurs… Des extensions et de nouveaux projets sont dans les cartons, mais ils se heurtent à de sérieuses complications : un cadastre et un état civil non figés, la loi Littoral… Le conseil général avait adopté en 2004 un plan d’aménagement et de développement durable (PADD) définissant des sites à vocation touristiques (9 plages sur les 131 de l’île), mais il n’a toujours pas été validé par le Conseil d’État, ce qui bloque les investissements. En attendant, il faudra aussi résoudre les problèmes d’insécurité, lutter contre la pollution, et améliorer l’accès aérien. Aucun vol direct n’est assuré au départ de France, faute d’un trafic suffisant et d’une piste d’atterrissage capable d’accueillir des long-courriers à pleine charge : Air Austral fait un crochet par la Réunion, Kenya Airways fait escale à Nairobi et Corsairfly vole en triangulaire avec Antananarivo en été.

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