Marseille lance sa saison estivale
Après deux années portées par des événements internationaux, la ville de Marseille s’apprête à vivre une saison d’été plus classique, en impliquant davantage les habitants.
A Marseille, les étés se suivent et ne se ressemblent pas. « Cette année, nous faisons sans les Jeux olympiques ! », avoue Maxime Tissot, directeur général de l’Office de tourisme, des loisirs et des congrès. Après la visite du Pape et la Coupe du Monde de Rugby en 2023, la ville a été gâtée en événements internationaux sur plusieurs saisons. Et bénéficie de l’effet de traîne. « L’arrivée de la flamme olympique dans le Vieux Port à bord du Belem, en mai 2024, a été vue plus d’un milliard de fois », précise Jean-Pierre Cochet, le nouveau président de l’OT, adjoint au maire de Marseille. A titre indicatif, en 2024, la cité phocéenne a enregistré près de 15 millions de nuitées. Une progression de 4% comparé à 2023, dont 70% d’étrangers.
Cette saison 2025 s’annonce donc différemment. « Il n’y a pas un événement locomotive, mais plein d’événements culturels et sportifs, à taille plus humaine, distillés au fil des mois, de mai à octobre », dit-il. Dans le lot, on note les grands concerts de Jul, Bruce Springsteen, ou Ed Sheeran. Mais aussi David Guetta, plus IAM, Alonzo et Soprano.
Un « pass Marseille » pour les habitants
Cette année, l’Office a décidé de s’appuyer sur les Marseillais eux-mêmes pour faire la promotion de leur ville, qu’ils méconnaissent. La création du « Pass Marseille », distribué gratuitement à 10.000 exemplaires, va dans ce sens. Il s’adresse aux habitants curieux, qui bénéficieront de deux visites guidées gratuites, quatre conférences thématiques et de multiples avantages auprès de prestataires comme le Château d’If, les musées, les compagnies de bateaux dans les calanques.
« Nous visons le tourisme affinitaire, déclare Jean-Pierre Cochet. Nous pensons qu’il y a un cercle vertueux à créer entre les habitants et leurs familles ou amis qu’ils reçoivent. Plus les Marseillais connaitront leur ville, plus ils aimeront la faire découvrir à leurs proches ».
Autre nouveauté : les 107 entreprises artisanales récemment labellisées « Fabriqué à Marseille », seront « mises en tourisme », c’est-à-dire visitables lorsque la taille de leurs locaux le permettent. Une large gamme de secteurs y est représentée, habillement, alimentaire, savonnerie, décoration, etc. « Ces structures seront intégrées dans les campagnes de communication touristiques, dans la mesure où elles sont très ancrées dans les quartiers marseillais », estime Maxime Tissot.
Une seconde étude sur les croisières
En matière de stratégie BtoB, l’Office met la dernière main à la création d’un Comité des Acteurs du Tourisme (CAT), qui prévoit une centaine d’adhérents de tous bords. « Nous voulons créer un dialogue pour promouvoir un tourisme vertueux, indique Marc Thépot, président délégué de l’OT. Faire comprendre les enjeux sans caricaturer le tourisme, préserver les 25.000 emplois directs tout en évitant les ravages du sur-tourisme ». Le durcissement de la réglementation sur la location touristique de courte durée est censé répondre à cet enjeu. « On ne veut pas interdire Airbnb et ses 12.000 logements en ville, mais canaliser le dispositif », justifie Marc Thépot.
Les compagnies de croisières seront également conviées à participer au CAT, « malgré les frictions ». Une seconde étude sera lancée cette année sur l’impact économique du secteur, qui en 2024 a enregistré 2,4 millions de passagers et 624 escales. « Ce n’est pas un sujet tabou, assure Marc Thépot. Nous voulons juste avoir une vision globale ».