Marsans, aux abois, cherche repreneur
Le TO, en redressement judiciaire, doit impérativement trouver dans les jours qui viennent un partenaire pour mettre en place un plan de continuation et assurer les prochains départs.
Le nuage de cendre du volcan islandais a enfumé un peu plus la situation de Marsans. Et opportunément détourné l’attention de cette défaillance, par ailleurs traitée de façon exemplaire et solidaire par les professionnels. Instances représentatives (APS, SNAV, Ceto), réseaux, la compagnie XL Airways (principal créancier de Marsans, avec une ardoise de plus de 1,4 ME) et ministère du Tourisme ont en effet uni leurs efforts dès l’annonce de la cessation de paiement du voyagiste, le 14 avril, pour éviter au maximum que les clients en pâtissent. Une façon d’éviter de ternir l’image de la profession, comme ce fut le cas en 2006, après la faillite d’Élégance.
LE DOSSIER ÉCLIPSÉ PAR LE NUAGE
Alors que Marsans était placé en redressement judiciaire, avec une période d’observation de deux mois dès le 15 avril grâce à une procédure accélérée, l’APS a avancé les fonds nécessaires pour assurer les départs et retours de l’ensemble des clients, y compris non directs, jusqu’au 22 avril. L’association s’est entendue avec XL pour l’aérien et TUI France pour le terrestre. Ce dispositif devait s’appliquer le temps que l’administrateur nommé par le tribunal, Maître Philippot, reprenne la main. Le nuage de cendres, qui a bloqué le trafic aérien à partir du 16 avril a, momentanément, réglé la question. Mais encore un peu plus obscurci la gestion du dossier, déjà bien complexe. Bruno Gallois, PDG de Marsans, démis de ses fonctions par Dinaqua, le fonds d’investissements propriétaire du TO depuis février, a en effet été rappelé la semaine dernière par l’administrateur, qui a désormais les pleins pouvoirs. Ce dernier lui a demandé de le seconder avec une urgence : trouver dans les meilleurs délais un repreneur pour tout ou partie de l’activité. La survie du TO (qui emploie 97 salariés) en dépend, sachant que tous les réseaux ont arrêté de le vendre et que Marsans, dont la situation financière était déjà plus que tendue, n’a plus aucune rentrée d’argent en vue. « Et les règlements en attente des réseaux risquent de ne pas venir », remarque Bruno Gallois. Les dettes antérieures sont gelées dans le cadre de la procédure de redressement, mais sans trésorerie, impossible de s’en sortir. Or, il faudra assurer les prochains départs, dès que le trafic aérien aura repris. En double cellule de crise (nuage de cendres et Marsans), les réseaux se sont employés à reprotéger le maximum de clients, profitant notamment des disponibilités et contre-propositions des TO des groupes NF, Transat et Thomas Cook. Mais cela ne suffit évidemment pas. Mardi 20 avril, à l’heure de notre bouclage, la situation était très confuse et aucun interlocuteur, de l’APS à XL Airways, n’était en mesure de dire comment s’effectueraient les départs au-delà du 22 avril. « Nous devons trouver un repreneur très vite », expliquait de son côté Bruno Gallois. Mais qui pourrait être intéressé ? L’entreprise est désormais grillée auprès des réseaux, qui ont perdu confiance. Reste la partie Transtours, croisières et Europe centrale, (qui assure le gros de l’activité de l’été). « Des négociations sont en cours avec plusieurs candidats », assurait, mardi, Bruno Gallois. Dernière chance avant la liquidation ?
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