Les bons comptes font les bonnes audiences

À l’heure où nous faisons paraitre notre palmarès des BTS 2014, on est en droit de se demander si statisticien ne serait pas un métier d’avenir, dans le tourisme comme ailleurs. Comme par exemple, au ministère de l’Intérieur et chez les forces syndicales nationales qui persistent à sortir des chiffres de participation aux manifestations dont le rapport peut varier de 1 à 10. Lorsque l’on sait ce qu’on est à même de produire comme données aujourd’hui, grâce notamment à la géolocalisation, on se demande comment on peut encore être incapable de compter le nombre de manifestants stationnant sur la place de la République un beau dimanche de mai. C’est bien connu, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres. À tel point qu’aujourd’hui, plus grand monde ne croit à leur véracité, que ce soit en matière de chômage, de sondages politiques, ou de hausse des prix. La vérité vraie devient celle du vécu personnel, de sa famille, de ses collègues ou de son voisin de palier. Les données répertoriées à l’échelle nationale n’auraient donc qu’une audience et un crédit limité. Pourtant, ce sont bien elles qui sont reprises en coeur par les médias et les politiques, servant alors de référentiel absolu. C’est ainsi que l’étude Protourisme sortie de 11 mars dernier et annonçant que les Français ne sont jamais aussi peu partis en vacances (3,5 millions de départs en moins en 3 ans) a fait le tour des rédactions et des journaux télévisés. Peu importe qu’Opodo et Raffour Interactif aient publié des chiffres discordants une semaine plus tard avec une étude soulignant la stabilité des départs des Français en 2013, versus 2012. Qui croire donc, sans se plonger dans la méthodologie et la critérisation de ces études ? Celui qui parle le plus fort ? Celui qui parle le dernier ? En tout état de cause, cette dissonance ne sert en rien la cause du tourisme et son audience nationale.

« C’est bien connu, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres. »