Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

« L’effet Trump n’a qu’un effet marginal sur le tassement vers les États-Unis »

Malgré un ralentissement des ventes lié à « l’effet Trump », Rémi Vénitien, le président de l’Office du tourisme des États-Unis, se montre confiant pour 2025.

L’Echo touristique : Des professionnels du voyage font état d’un ralentissement des ventes vers les États-Unis depuis la prise de fonctions de Donald Trump. C’est un phénomène que vous constatez aussi ?

Rémi Vénitien, président de Visit USA Committee/France : Nous observons en effet un ralentissement des réservations ces dernières semaines. Mais il y en a toujours de nouvelles, tous les jours ! Et aucun voyagiste n’enregistre d’annulations. Certains de nos partenaires constatent une baisse des réservations par rapport à l’année dernière et ont des inquiétudes, c’est vrai. Mais la présidence de Donald Trump n’a qu’un impact marginal sur ce tassement vers les États-Unis selon moi.

Quels sont les autres motifs d’explication ?

Rémi Vénitien : D’abord, il faut rappeler que 2024 était une année exceptionnelle pour le marché français aux États-Unis. La destination a quasiment retrouvé sa fréquentation d’avant la crise sanitaire, avec environ 1 715 000 touristes français accueillis (contre 1 800 000 en 2019, NDLR). Les États-Unis se classent toujours parmi les destinations long-courriers les plus demandées par les Français. Et l’Hexagone demeure un marché émetteur majeur pour les Américains. En partant sur des bases si élevées, il n’est pas facile de faire mieux l’année suivante. Surtout avec le contexte inflationniste local.

Rémi Vénitien, président de l'OT des États-Unis
© Visit USA Committee France

C’est le plus gros frein à la croissance de la fréquentation touristique des États-Unis ?

Rémi Vénitien : L’inflation a fortement touché les États-Unis. Et le prix des voyages s’est envolé. En plus, les Français sont prudents. Notre actualité nous oblige à l’être. Toutes ces incertitudes sur la politique, la fiscalité, la sécurité… ont un effet concret sur le budget des Français. Ils doivent procéder à des arbitrages. Cette inflation et ces arbitrages expliquent bien plus cette baisse qu’un éventuel désamour des États-Unis de la part du marché français.

Il n’y a pas de délit de sale gueule !

Des voyageurs ont pourtant des craintes concernant l’accueil des Américains…

Rémi Vénitien : Il n’y a pas de délit de sale gueule ! La France n’a jamais fait partie des pays dont les ressortissants ne sont pas les bienvenus aux États-Unis. La destination demeure aussi accueillante qu’elle l’a toujours été. Je reviens de l’Ouest américain, et rien n’a changé depuis ma dernière visite, à l’automne dernier. Tous les parcs nationaux sont ouverts, comme les hôtels, les restaurants, les attractions… tout fonctionne normalement. Il faut aussi rappeler que 80% des Français visitent New York ou la Californie, deux Etats qui ne sont pas connus pour leur amour pour Donald Trump.

Certaines communautés disent se sentir visées, notamment par des formalités d’admission sur le territoire qui seraient plus strictes pour elles.

Rémi Vénitien : Nous n’avons reçu aucune information de l’ambassade ou du consulat qui nous permet de dire que tel ou tel voyageur ne pourrait plus obtenir de visa sur ce sujet-là.

Vous vous attendez donc à une bonne année pour la destination ?

Rémi Vénitien : 2025 sera une bonne année pour le marché français aux États-Unis. Elle ne sera pas aussi bonne que ce à quoi on s’attendait, parce que les niveaux de pré-bookings étaient très élevés il y a quelques mois. Et elle ne sera pas aussi bonne que 2024, avec les chiffres élevés évoqués précédemment. Mais nous vivrons une bonne année. D’ailleurs, même si les réservations ralentissent, elles ne s’arrêtent pas. C’est un signe que l’attractivité des États-Unis est intacte.

Les prix pourraient baisser avant cet été ?

Rémi Vénitien : Je ne pense pas, d’autant plus que les Français achètent leurs prestations à destination moins chères que d’autres marchés, comme les Canadiens par exemple. Cela signifie que, même si un hôtelier fait un effort sur le prix d’une nuit, les Français n’en profiteront pas. Un voyage aux États-Unis nécessitera donc, toujours, un budget adéquat. Par contre, la demande demeure très élevée et réserver en dernière minute, c’est le risque de ne pas avoir les produits les plus intéressants aux meilleurs prix. Au contraire, les prix pourraient même finir par augmenter. C’est donc le moment de réserver son voyage aux États-Unis pour cet été !

Des procédures accélérées pour les touristes ayant visité Cuba
Le consulat vient d’autoriser les voyageurs français ayant séjourné récemment à Cuba à utiliser la procédure dite « Expedite » pour accélérer leurs démarches. « Il suffit d’indiquer « Travel to Cuba » dans le document à remplir », ce qui avancera, au plus tôt possible, le rendez-vous avec le consulat, assure Rémi Vénitien. « Par ailleurs, tous les matins, le consulat met à jour la disponibilité des créneaux, que les voyageurs peuvent choisir et changer de façon illimitée et gratuite. C’est une astuce qui peut permettre de gagner une ou deux semaines ! »

À lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique