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L’édito de Dominique Gobert : les pelles se ramassent… à l’appel

Ce titre est un peu lamentable, certes, mais faut bien rire un peu. D’autant que, si l’époque est délicate, on aurait plutôt tendance à se lamenter face à certaines attitudes largement irresponsables…

Mais parfois, la justice est là. Tout le monde, dans ce secteur totalement blessé, pour ne pas dire plus, du tourisme, le brusque sursaut de l’UFC-Que Choisir, cette association de consommateurs qui se veut, parfois à juste titre, le Chevalier Blanc du consommateur.

Lorsque le gouvernement -constatant le risque de faillite pour des milliers d’entreprises suite à la pandémie- a émis cette ordonnance afin de garantir par des avoirs aux clients des voyagistes (au lieu de les rembourser immédiatement), l’UFC Que Choisir n’avait pas bronché. Mieux, elle avait accepté de composer, avec les professionnels, une commission afin d’examiner les cas les plus marquants. Et puis, finalement, elle avait claqué la porte, attaqué devant le Conseil d’Etat la validité de cette ordonnance…

Ben, elle s’est pris une pelle, si je puis m’exprimer ainsi.

Dans sa grande sagesse, le Conseil d’Etat a estimé que la plainte déposée par l’UFC et celle d’ailleurs de CLCV n’avait pas lieu d’être et que les voyagistes, grâce à l’ordonnance gouvernementale, étaient autorisés à proposer à leurs clients des avoirs suite à des voyages annulés, au lieu de les rembourser. Et donc, il n’y a pas de raison de suspendre cette ordonnance.

Dominique Gobert, éditorialiste

D’autant que, ont estimé les juges, cette ordonnance a été prise en concertation avec la Commission de Bruxelles. Un clin d’œil envers la Commission qui aurait, elle aussi, quelque velléité de recours envers cette ordonnance ?

C’était le référé du 7 juillet dernier… Je remarque que l’UFC s’est bien gardée de publier la décision. Il est vrai que lorsque l’on se prend une pelle, difficile de le clamer sur tous les toits… à moins de faire appel !

Tiens, tant qu’on est dans les pelles, l’appel lancé par le patron de IATA, Alexandre Begougne de Juniac a bien fait rigoler chez les professionnels du tourisme. Non seulement, il supplie « à genoux » de l’aider, lui et les compagnies de son association… en oubliant que, rien que chez nos voyagistes français, ce sont quelque 200 millions d’euros que les membres de IATA détiennent en « billets émis non utilisés » pour cause de vols annulés.

Je laisse à Jean-Pierre Mas, président du syndicat patronal des agents de voyages (il ne m’en voudra pas), le soin de balancer la pelle à IATA en guise de conclusion et je cite : « Lorsque, avant la crise du Covid, nous demandions avec insistance à IATA de mettre en place une garantie financière des compagnies* réciproque à celle exigée des agences de voyages, Alexandre de Juniac nous répondait « circulez, y’a rien à voir » avec une condescendance hautaine et rigide.

La position à genoux, à laquelle IATA n’est pas habituée, en est d’autant plus inconfortable et source de courbatures. Elle peut faciliter l’introspection, premier pas vers le repentir.

Ça, c’est un vrai appel ! C’est dit !

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3 commentaires
  1. Lepetre Pascal dit

    Bonsoir M Gobert.c’est tres amusant votre edito sur les pelles, mais je ne vois pas ce qu’il ya d’amusant dans le fait qu’un juge déboute UFC qui defend les consommateurs, les clients des agv et TOs. Je ne vois pas pourquoi les clients devraient assurer la trésorerie de ces professionnels alors qu’ils ne reçoivent pas le service/produit qu’ils ont payé. C’est totalement inacceptable. D’autant que ces professionnels ont créé un fond de garantie.
    Essayez de vous mettre dans la peau d’un de ces clients qui ont souvent économisé longtemps pour s’offrir un joli voyage/séjour. Mon experience dans le tourisme me dit que ce ne doit pas être votre cas.
    Bien a vous.
    Pascal Lepetre

    1. Linda Lainé dit

      Cher lecteur,
      Le fonds de garantie des agences de voyages ne peut absolument pas être utilisé pour rembourser les clients des agences et des TO dont les voyages ont été annnulés à cause du Covid-19. Il sert en cas de faillite, comme ce fut le cas lors de la faillite de Thomas Cook en France, suite à la défaillance de sa maison mère au Royaume-Uni : la caisse de garantie APST a déboursé près de 42 millions d’euros en rapatriements, reports de voyage et remboursements. Bien à vous.

  2. Elodie Marchais dit

    Bien dit, M.Gobert !
    Et cette crise aura au moins eu le mérite d’instiller un peu d’humilité à quelques présomptueux…

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