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L’édito de Dominique Gobert : la guerre des Gaules aura-t-elle lieu ?

Le fait marquant de cette semaine : les vacances des Français seront en France, mais où ? Il faut dire que, pour l’avoir traversée d’ouest en est ces derniers jours, même dans des régions improbables, notre pays est beau. Presque trop beau…

Étonnant comme cette industrie du tourisme, longtemps, très longtemps, trop longtemps, méprisée par nos politiques de tout bord, suscite d’un seul coup cet élan irrépressible de la part de ces mêmes politiques, élus et consorts.

Avant, mais ça c’était avant, dans les régions, les territoires et même chez Atout France, quand il restait trois sous dans les caisses, parfois moins, on vous organisait une gentille campagne de promotion, la plupart du temps insipide, à base de « La Lozère c’est pas cher » ou « Le Cantal, c’est pas sale » (que ces jolies régions me pardonnent, c’est juste pour illustrer), j’en ai même une autre du genre « Arcachon, c’est pas cochon » (fallait la faire celle-là, mais j’ai pas honte !), à base de quelques encarts dans les gazettes, une belle ( ?) photo de plage, montagne, village (cochez la case qui vous convient) et hop, le tour était joué.

Mais c’était pas trop grave, il y avait des touristes pour tout le monde.

Dominique Gobert, éditorialiste

Seulement, on est « après ». Comme le soulignent nos nouveaux confrères de Bee Travel, eux-mêmes s’inspirant de nos confrères du Monde, l’urgence économique est bel et bien là. Faut dire aussi qu’hôteliers, restaurateurs, bistros en ont un peu ras la casquette de voir le pays s’ouvrir comme « avant » sans qu’eux puissent encore être considérés comme des acteurs du tourisme normal. Eux aussi ont morflé salement et n’en peuvent plus d’attendre des décisions… possibles !

Du coup, la pression monte, envers ces élus qui découvrent, soudainement et après des années de douce torpeur, que le tourisme rapporte à leur région quelques sous, à rendre la taxe d’habitation de la taille d’une quête à l’église un jour de fête !

Alors, serait-ce le début d’une guerre des Gaules ? Possible. C’est la Charente, associée à son homologue Maritime qui a dégainé la première : un billet de 100 euros à chaque touriste qui viendra au moins trois nuits lui tenir compagnie. Les autres régions ne sont pas en reste, chacune y allant de son budget, en proposant surclassements hôteliers, champagne, gratuités diverses et variées, assorties de campagnes de promo qui font la joie (financière) des agences de pub.

Bon, moi je veux bien, mais franchement, est-ce bien raisonnable et surtout payant. « Réagir vite et fort », balance Renaud Muselier, président de PACA, cité par Le Monde. D’accord, mais comme tout le monde va faire la même chose, j’ai bien peur que l’on assiste à un « dumping » sur les tarifs qui, certes, confortera le consommateur, mais sera source de peu de résultats en termes économiques et surtout, source d’un grand bazar où chacun n’y comprendra plus grand-chose.

En revanche, et encore une fois, ce n’est que du bon sens : laissons faire les voyagistes, qui, eux, ont anticipé et proposent, en collaboration avec les agences de voyages, des produits souvent inédits, secrets ou, comme le disait Valérie Boned, secrétaire générale des EdV. Sophistiqués, mais terriblement innovants !

Et, puisque nous parlons de cette Guerre des Gaules, pourquoi ne pas aussi prévoir cette « guerre touristique » qui risque de se produire en Europe, à condition bien sûr que nos frontières et celles de nos petits voisins soient ouvertes dans une harmonieuse harmonie. D’accord, ça risque aussi de se battre à coup de tarifs… bas. Espagnols, Italiens fourbissent déjà leurs tarifs.

Nous, en Gaule, on a eu une idée géniale : on va faire une grande campagne de communication sur la France, style « La France, c’est tendance ». Je sais pas comment on le dit en italien, ni en espagnol, mais ça en jette drôlement. En anglais, on s’en fout : Johnson confine toujours…

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3 commentaires
  1. Dominique Gobert dit

    Pardon, j’avais pas lu… Oups, pardon, je n’avais pas lu. En revanche, je vous conseille de lire Audiard, Frédéric Dard ou même Céline. Chacun sa croix.

  2. Serge LACROIX dit

    Bonjour Monsieur GOBERT et merci de votre billet d’humeur

    Vous avez en grande partie raison, ce que nous vivons est un peu une puérile « course à l’échalote » ; et il serait bon d’être plus humbles dans nos approches. Nous concernant (« Cf. destination « sud Vendée littoral ») comme les moyens d’actions sont limités, nous ne dépenserons nos quelques deniers disponibles que dans une action « locale » visant à créer davantage de lien entre des hébergeurs et des gestionnaires d’activités de loisirs, tous volontaires pour agir ensemble et se renforcer. Hélas, ils ne sont pas majoritaires, mais suffisamment nombreux pour avoir envie de poursuivre cette expérience.

    Vous dites qu’il faut laisser les voyagistes intervenir pour produire et distribuer des « produits souvent inédits » ; et c’est là que le bâs blesse. En effet, rares sont les voyagistes qui s’intéressent aux destinations de France. Pour illustrer mon propos, notre territoire représente 10.000 lits marchands (et 30.000 lits si on ajoute la station voisine de La Tranche-sur-mer) et plus de 200 millions d’euros de dépenses touristiques ; et hormis notre agence départementale d’attractivité « Vendée Expansion » et « Escursia », un spécialiste du voyage « nature », je ne connais pas d’autres voyagistes qui s’intéressent à notre destination (et pourtant je suis curieux). Non je me trompe, il y en a, mais je ne suis pas sûr que ce soient à eux que vous pensiez, il s’agit de Booking.com, AirBnb … et consorts.

    La réponse du monde « d’après » ne viendra pas exclusivement des campagnes de communication, mais probablement de la qualité de nos offres et services, pour certaines adossées à des destinations reconnues … et d’autres pas.

    En tous cas, vous avez raison, nous devrions travailler à viser plus de cohérence entre acteurs publics et privés pour bâtir une destination « France » durable et accueillante. Merci à nouveau de vos éditoriaux. Très cordialement. Serge LACROIX

  3. Pierre T dit

    Monsieur Gobert vous êtes journaliste et vous devriez a priori savoir écrire français .Alors pour rappel:
    la forme négative est ne…. pas . On ne dit pas « j’ai pas honte mais je n’ai pas honte » et pas c’était pas trop grave mais « ce n’était pas trop grave »
    Pénible de voir de plus en plus de fautes de français dans la presse.
    Cordialement.

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