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L’édito de Dominique Gobert : Air Austral, Corsair, faut sortir du brouillard !

Soyons clair : Air Austral ne tiendra pas éternellement toute seule. Au Ciri, de même qu’à Bercy, c’est un fait établi. Il est temps maintenant d’arrêter de raconter n’importe quoi…

La compagnie réunionnaise, Air Austral, est en grande difficulté. On a cru, à un moment qu’un redressement était possible… vite oublié. Le Covid étant intervenu malencontreusement, si l’on peut s’exprimer ainsi.

Le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) est intervenu, comme il se doit. Il a constaté qu’il était impératif de « regrouper » les transporteurs qui « travaillent » sensiblement sur le même marché. Corsair, dont l’Etat associé à un fonds d’investissement avait assuré le « renouveau », paraissait à ses yeux la meilleure option pour Air Austral. Il s’agissait d’un projet de rapprochement capitalistique, garantissant l’avenir des deux marques.

Pour une fois, venant de la part des politiques, c’était une bonne idée, préservant non seulement les susceptibilités régionales mais également l’économie du transport aérien outre-mer.

Dominique Gobert, éditorialiste

Un moment, Air Caraïbes, avait manifesté, avec plus ou moins d’envie, un certain intérêt, sans doute inquiète avec raison de ce possible rapprochement. Intérêt vite abandonné par Marc Rochet et son actionnaire, le groupe Dubreuil, devant les difficultés probables. Marc Rochet connaissait d’ailleurs parfaitement l’état de l’entreprise, ayant par le biais d’Aero Gestion (société dont il est le principal actionnaire) participé à l’audit et au conseil financier d’Air Austral.

On a remarqué le résultat, quoi que l’on en dise, la dette est conséquente et personne ne veut l’assumer. C’est d’ailleurs l’une des préoccupations des éventuels repreneurs ou pour être politiquement correct des « investisseurs ». On y va, certes, mais sans ces 350 briques qui seraient finalement très bien à reposer dans une poubelle intitulée « pertes… mais sans profits ».

Corsair, pour sa part, considère que « c’est plié ». Il est exact que, ainsi que le dit un proche du dossier, « nous ne nous parlons plus depuis plusieurs semaines ». Tiens, j’en profite juste pour annoncer que le Basque Bondissant, Pascal de Izaguirre, vient d’être élu président de la FNAM et accessoirement aussi à la tête du CSTA, le Conseil supérieur du transport aérien.

Il reste 15 jours pour trouver une solution, bien que Bruxelles ait accepté de donner un délai. La véritable bataille se déroule actuellement entre la Région Réunion et l’autorité centrale, c’est-à-dire l’Etat.

Il est regrettable qu’aucun responsable ne soit désigné au niveau du gouvernement. Encore que le précédent ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari – qui n’arrive pas à se recaser dans la vraie vie -, y ait porté une véritable attention.

La région Réunion appuie ses « investisseurs nationaux », mais bien entendu, soutient aussi dans cette reprise l’abandon de la dette de 350 millions d’euros, pour rappel.

Marie-Joseph Malé, actuel président d’Air Austral, joue le jeu. Mais il sait qu’il est condamné.

Assez, maintenant, de ce brouillard : faut trancher, vite et bien. Et la Région est infoutue de gérer Air Austral, c’est clair.

Seulement, en politique, c’est souvent le courage qui manque.

Dommage.

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