L’édito de Dominique Gobert : l’observation, nouvelle arme de promotion touristique

Prenons, au hasard Balthazar, cette destination qui connaît un succès franc et massif depuis des années. La République dominicaine, pour ne pas la citer, un de ces endroits dans le monde qui a réussi, durant la crise du Covid, à maintenir ouverts ses plages et ses hôtels.

Réalisant d’ailleurs, sur le plan du tourisme, une très belle performance. Nombreux sont les voyagistes français, encouragés par les autorités touristiques du pays, qui ont ouverts clubs et hôtels de loisirs.

Ce qui avait très certainement séduit nos instances professionnelles en général, et les Entreprises du Voyage en particulier. Ce dernier avait organisé sont annuel congrès en Rep Dom, avec la bénédiction des autorités du pays. Nous avions eu droit à un « show » particulièrement réussi de la part de David Collado, ministre du Tourisme de République Dominicaine.

Au cours d’un véritable spectacle digne de Broadway, il avait développé tous les projets du pays et notamment une desserte accrue de la destination par les transporteurs français. A tel point d’ailleurs que bon nombre de nos voyagistes avaient établi leurs programmes de la saison prochaine en mettant en vente une large gamme de produits vers cette destination.

Seul problème depuis quelques mois, l’augmentation intense des tarifs de carburant. Une dépense assez dramatique pour les transporteurs aériens. D’autant plus que, en Rep Dom, au lieu de tenter de maîtriser le coût des carburants, les autorités ont appliqués des tarifs « sidérants », comme me le confiait Marc Rochet, patron de French Bee/Air Caraïbes. Je ne connais pas, à l’heure actuelle, le résultat de ses négociations, mais lui aussi, songeait très sérieusement à se dégager de cette route entre la France et la Rep Dom. Ce qui ouvre au passage, une voie royale aux compagnies américaines, lesquelles, grâce à leur proximité, peuvent se permettre de faire l’aller-retour sans avoir à faire le plein d’essence à Punta Cana…

Air France a choisi d’arrêter la liaison. Ce que l’on peut désapprouver vis-à-vis de nos voyagistes, mais parfaitement compréhensible sur le plan rentabilité. D’autant que les tarifs pratiqués par les transporteurs sont plutôt « ras des pâquerettes » … et ne génèrent pas vraiment de profits !

Quant aux autorités touristiques de Rep Dom, ils ont aussi fait le choix. Le continent américain, tant pis pour l’Europe.

Autre exemple de « stratégie » touristique, la France, dont je soulignais récemment l’absence lors de la Foire ITB à Berlin.

Eh bien, grâce à ce bon monsieur Pinard, lequel préside aux destinées touristiques de l’Occitanie, nous avons enfin une explication. Cette absence, loin d’être fortuite et sans aucun lien avec un budget quelconque, fait partie d’une orientation stratégique.

Je cite donc le bon Pinard : mais pourquoi donc fallait-il être présent à Berlin ? Pour faire comme avant ? (…) Franchement faire cet édito pas sympa le 8 mars, le jour des droits de la femme. Eh oui, une femme directrice d’Atout France a le droit d’avoir des stratégies différentes que ses prédécesseurs sans remettre en cause ce qu’ils faisaient, a le droit de faire des choix qui prennent en compte les besoins de ses adhérents, a le droit de mettre plus de moyens sur l’observation. »

D’accord, j’ai tout compris. Comme ce bon Pinard, je reste rouge de confusion, blanc de désarroi. Si la nouvelle stratégie de l’instance chargée de la promotion de la France est basée sur « l’observation », alors respect.

C’est de la stratégie.