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L’édito de Dominique Gobert : France, le grand désert de l’ITB

Même l’Organisation mondiale du tourisme, ce grand machin cher à Michel Durrieu, en fait la promotion : le plus grand salon du tourisme professionnel, l’ITB, ouvre ses portes. Tout le monde y est, sauf…

Ben oui, la France ! Notre destination, qui se veut la première destination mondiale du tourisme, pour laquelle, après la crise, le Premier ministre en personne Jean Castex avait initié le plan « relance de la France, n’a pas daigné participer à l’ITB.

Tout ceci est totalement authentique. Même l’Albanie, sans aucune formulation péjorative, dispose d’un stand dont la taille n’est pas vraiment proportionnelle à sa renommée touristique. L’Espagne occupe, à elle toute seule, un hall entier… Arabie Saoudite, Qatar, Amérique du Sud, Albanie, j’en oublie ; mais la quasi-totalité du monde, touristique ou non, occupe une place dans ce salon.

Cependant, à force de chercher et dans une obstination proche du désespoir, nous avons aperçu, au détour d’une allée, un stand au patronyme gaulois, « French Tech ».

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Tapie dans un recoin de coin, une dame, solitaire, siglée très discrètement « Atout France », juchée derrière une table, semblait attendre la fin de la journée…

Bien évidemment, notre brillant correspondant s’est enquis de sa discrète présence en ce lieu, persuadé que cette jeune femme était installée afin de renseigner les visiteurs et les orienter vers le stand de la première destination mondiale, à savoir la France.

Que nenni, mes bons (bonzes) amis, légèrement troublée, la dame l’a immédiatement rassuré : « non, il n’y a pas de pavillon français, pas d’Atout France, pas de représentant des régions françaises. » Nada, rien, que tchi ! Curieusement, la question vint immédiatement à notre esprit farouchement gaulois. Pourquoi ?

Ben, mon pauvre monsieur, nous n’avons aucun budget.

Si je ne m’abuse, Atout France dispose quand même d’un budget conséquent, lui qui est malgré tout chargé de la promotion touristique de la France. Budget qui a d’ailleurs été renforcé cette année, toujours si je ne m’abuse. Sympa pour le gouvernement.

Aura-t-on, par inadvertance ou surcharge, pas pondérale, mais de travail, écarté ce salon des manifestations primordiales pour la France ?

Chère Olivia Grégoire, madame la Ministre, il est vrai que vous êtes surchargée par un portefeuille tellement large qu’il faut une carte postale en guise de carte de visite. Mais, de grâce, il serait temps de mettre un peu d’ordre.

D’autant que, sans compter les autres marchés, le tourisme allemand est un vecteur essentiel pour notre économie touristique.

A moins que la noble institution chargée de la promotion touristique de la France n’ait décidé de se convertir vers un tourisme… de désert ?

1 commentaire
  1. Kergal dit

    En épluchant les comptes d’Atout France, chacun verra que son investissement sur les salons grand public est quasiment nul. Car c’est une décision stratégique qui ne date pas d’hier, validée par son Conseil d’administration. Et depuis des années certains bureaux à l’étranger n’ont eu comme seule ressource pour y participer que de quémander à quelques CRT leur financement pour y agencer des stands et organiser des rencontres pro et presse en leur faveur. Mais comme c’est aller à contre courant de la stratégie, arracher un accord pour ce faire c’est aussi engager un combat de haute lutte avec la direction générale, loin d’être gagné d’avance malgré l’intérêt manifeste de certains salons comme celui de l’ITB. Et si – comme ce fut le cas lors de l’édition de l’ITB précédant la pandémie – l’espace France était finalement réduit à la participation d’une seule région épaulée de quelques micro-stands d’exposants divers, le soi-disant « pavillon » France réduit de fait à une peau de chagrin affichait en effet une si petite dimension qu’il en était devenu ridicule. Mieux vaut-il alors ne plus exposer du tout à l’ITB ? La question reste de savoir si les autres actions de promotion-marketing conduites sur le marché compensent une telle absence. A ce jour, aucun polytechnicien ne semble avoir résolu l’équation. 😉

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