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Le tourisme d’affaires peine à verdir

Les voyages de motivation et autres opérations de tourisme d’affaires présentent souvent un bilan carbone peu flatteur. Les mentalités changent, mais doucement.

Quand, pour se rendre à un cocktail au coucher du soleil, deux cents 4 x 4 voguent sur les dunes, l’environnement boit forcément la tasse. Un tel scénario reste pourtant très fréquent dans le tourisme d’affaires. Les entreprises ont soif de dépaysement, pour passer des messages forts auprès de leurs équipes et de leurs partenaires. « Organiser un événement à la Mer de Sable d’Ermenonville, dans l’Oise, n’a pas la même portée que dans le Bassin méditerranéen », souligne Benoît Désveaux. Et le directeur général du Public Système, spécialiste de l’événementiel, relativise la forte facture carbone du tourisme d’affaires saupoudré de désert tunisien ou marocain : « Il faut regarder si l’impact environnemental reste raisonnable au regard des retombées sociales et économiques pour la destination, et de l’apport du voyage pour les équipes. » Car les congrès et voyages de motivation attirent des groupes au panier moyen élevé. Sommet de Copenhague ou pas, les entreprises ont toujours une fibre verte limitée, relèvent des membres de l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (Ates). Des voyages solidaires, dont une part du prix est investie dans des projets de développement local, sont proposés par les comités d’entreprise. Mais ils sont rarement montés en incentives et autres voyages de motivation.

DES SIGNES D’UNE PRISE DE CONSCIENCE

Le tourisme d’affaires avec une vocation durable se heurte à des questions budgétaires, et à la taille des projets. Quand les membres d’Ates proposent de répartir un grand groupe de congressistes en plusieurs, pour visiter différents villages et éviter une caravane de 4 x 4 par exemple, ils font souvent chou blanc. Il y a pourtant des signes avant-coureurs d’une prise de conscience. Certaines opérations invitent les participants à rénover une école ou à donner des fournitures scolaires par exemple. Et si on leur suggère l’éco-conception de leur événement, la majorité des entreprises accepte, ajoute Benoît Désveaux : « Nous avons clairement observé un virage en 2007. Par contre, entre la déclaration d’intérêt et les faits, il reste toujours un fossé ». Le Public Système a l’habitude de formuler des préconisations pour limiter la facture carbone, et rappelle que le transport la plombe : « À l’international, au moins 80 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent du transport. En France, 60 %. Au niveau local 40 %. » La France, mais aussi la Suisse, qui est très en pointe au niveau du développement durable, sont de bonnes destinations de repli.

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