La première auberge de jeunesse écolo ouvre à Paris

C’est quoi l’idée ?

En 2004, la Mairie du XVIIIe arrondissement et la ville de Paris lancent la création d’un éco-quartier à deux pas du métro La Chapelle. Ce projet prévoit la réhabilitation de la halle Pajol, un entrepôt ferroviaire, en une auberge de jeunesse adossée à un jardin et une bibliothèque ainsi que la création d’une centrale solaire. Objectif : répondre au manque d’hébergements à des prix accessibles dans Paris de manière durable.

Qui le fait ?

L’Auberge de Jeunesse de la halle Pajol est exploitée par la FUAJ (Fédération unie des auberges de jeunesse), qui regroupe 120 établissements en France et sera bientôt intégrée dans le réseau Hostelling International, qui compte 4 000 structures dans le monde. Elle compte 103 chambres pour 330 lits, un restaurant, un bar avec terrasse, une cuisine pour les voyageurs, une laverie, une salle de spectacle de 180 places et 7 salles de réunions. Le tarif, fixe, est de 29,50 euros par personne, petit-déjeuner inclus.

Un projet qui prend vie

L’établissement, ouvert en mai, est déjà fréquenté, malgré les travaux dans le jardin et aux alentours, qui devraient être terminés après l’automne. Dans le hall, baby-foot, billard et bar distraient les voyageurs. La démarche durable, elle, est immédiatement visible. Sur le sol, des aspérités permettent aux personnes malvoyantes de s’orienter. Plus loin, 3 poubelles de tri sont mises en évidence. Mais le plus gros des investissements est moins apparent. « On a des murs de 40 cm en béton entouré de bois, ce qui permet une isolation thermique et acoustique idéale. Et les panneaux solaires produisent plus que notre consommation », explique le directeur de l’auberge de jeunesse, Thomas Séguy. La structure, avec 3 400 m² de panneaux photovoltaïques, 150 m² de panneaux solaires thermiques, une pompe à chaleur, une ventilation double flux et un système de gestion informatique, est labélisée BBC (Bâtiment basse consommation) et devrait prochainement obtenir le label La Clef Verte. Des récupérateurs d’eau de pluie permettront également l’arrosage du jardin couvert et des espaces verts sur une surface de 9 000 m2. Mais la démarche va encore plus loin. Intégrée dans un quartier populaire, l’auberge de jeunesse développe des animations auprès des jeunes du quartier et réfléchit à des actions de sensibilisation et d’information sur le développement durable pour les voyageurs, comme des visites de jardins ouvriers, des explications sur les technologies utilisées par l’hôtel ou des balades alternatives dans Paris.