La Nouvelle-Calédonie, un si précieux Caillou
Montagnes, lagon, îlots et tribus : l’archipel a tout pour réussir. Les statistiques indiquent pourtant un effondrement de fréquentation.
Le « coeur de Voh », rendu célèbre par une photo de Yann Arthus-Bertrand, est un reflet de la Nouvelle-Calédonie : un bijou enserré dans le plus grand lagon fermé du monde (classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008), une terre (le « Caillou » disent les Calédoniens) à la population chaleureuse, creuset de Kanak, d’Européens (les Caldoches), d’Asiatiques, de Mélanésiens et de Polynésiens, un temple de la biodiversité à la nature exubérante… Si bien gâté, l’archipel a tout pour réussir sur le plan touristique. Si l’on en croit les statistiques officielles, c’est pourtant l’inverse qui se produit. Après une mauvaise année, 2010 s’annonce pire encore : seuls 68 000 touristes ont été comptabilisés au cours des neuf premiers mois de l’année, soit 7 % de moins qu’en 2009. Et le marché des Français de métropole serait en train de s’effondrer : – 13 % l’an dernier, – 27 % entre janvier et septembre 2010… Paradoxe : les compagnies aériennes comme les tour-opérateurs indiquent de bons remplissages. « 2010 est une année excellente, assure même Hervé Papin, le directeur commercial d’Australie Tours. La hausse devrait tourner autour de 5 %. La destination marche particulièrement en voyages de noces, et possède une belle hôtellerie 3* refaite à neuf. » Ce hyatus laisse les acteurs du tourisme perplexes, certains mettant en cause le système de collecte des statistiques. Est-ce l’une des preuves du désintérêt des autorités locales pour le tourisme dénoncé en coulisses ? Philippe Germain, en charge de l’économie au sein du gouvernement calédonien, réfute tout désengagement politique : « Depuis 2005, nous tentons de rattraper notre retard. Notre objectif est d’atteindre 2 400 chambres en 2015 et 160 000 touristes en 2016. »
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