La Nouvelle-Calédonie, un si précieux Caillou

Le coeur de Voh, dessiné naturellement dans la mangrove et rendu célèbre par une photo de Yann Arthus-Bertrand, est un reflet de la Nouvelle-Calédonie : un bijou enserré dans le plus grand lagon fermé du monde (1 600 kilomètres de circonférence). Cette terre (le Caillou disent les Calédoniens) – grande comme deux fois la Corse -, et son lagon – qui vient d’être classé au patrimoine mondial de l’Unesco -, abritent une population chaleureuse au grand coeur : un creuset de Kanak, d’Européens (Caldoches), d’Asiatiques, de Méla-nésiens, de Polynésiens… La Grande Terre a ses cow-boys – les stockmen –, 351 tribus kanak et deux ors verts, le minerai de nickel (la garniérite) et une nature exubérante, riche d’une incroyable biodiversité. Malgré ces atouts, le marché touristique en Nouvelle-Calédonie reste étroit et progresse peu : 99 000 passagers en 2004, 105 000 en 2007, parmi lesquels 30 % de Français (dont la fréquentation a progressé de 9 % entre janvier et septembre par rapport aux neuf premiers mois de 2007). Suivent les Japonais, les Australiens et les Néo-Zélandais. Le prix et la longueur du voyage sont un frein mais « depuis 5 ans, cette destination est devenue très bobo », affirme Anne Hartmann, chef de produit chez Australie Tours. Si l’hôtellerie est mal répartie, les capacités aériennes s’améliorent : passage par Séoul depuis juin dernier, puis par la Réunion à partir d’avril prochain avec Air Austral. En accrochant une clientèle lune de miel, anniversaire de mariage ou aventure, sports et nature, un agent de voyages est assuré de vendre un gros budget. L’ouverture, fin novembre, d’une maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris devrait les y aider.