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La crise japonaise met l’Asie sur pause

La menace nucléaire dans l’archipel nippon peut-elle nuire au tourisme dans les pays asiatiques, voire en Océanie ou en Amérique du Nord ? Les TO reconnaissent un flottement des ventes, parfois même un trou d’air.

«Les gens n’ont pas peur, ils n’ont tout simplement plus envie de voyager. » Le constat dressé par Jean-François Rial, le PDG de Voyageurs du Monde, sonne comme un amer verdict. Alors que, comme tout le secteur, le TO enregistrait depuis quelques mois une réelle embellie, signe que la sortie de crise se confirmait, il a renoué la semaine dernière avec des ventes en baisse : au global, une claque à – 15 %, quand les semaines précédentes affichaient un rythme de croisière entre + 10 et + 12 %. « Les révolutions dans le monde arabe nous ont mis un premier coup, mais on restait sur une tendance positive, reprend Jean-François Rial. Mais là, la catastrophe japonaise a tout freiné. » Dans le détail, au cours de la semaine qui a suivi le séisme, les ventes de Voyageurs du Monde ont ainsi dévissé de 30 % en Asie du sud-est et en Chine, mais aussi de 7 % aux États-Unis, en Australie ou en Polynésie. En long-courrier, seules l’Inde et les îles ont résisté. Et Jean-François Rial de prédire que cela va durer.

« NE PAS CÉDER À LA PSYCHOSE »

D’autres professionnels nuancent l’analyse. Chez Asia, Jean-Paul Chantraine, son PDG, qui se fait un devoir de « s’en tenir aux faits, sans céder à la psychose », décrit surtout un grand attentisme de la part des clients. « Comme lors de tout événement grave, il y a un phénomène de rétractation des voyageurs, commente-t-il. Nous le constatons sur des pays comme la Chine, la Thaïlande ou le Vietnam. On est dans cette phase pas très agréable où la demande se tasse et où les clients décident d’attendre avant de confirmer leur voyage. On devrait y voir plus clair dans une semaine. »

Si les pays d’Asie, proximité géographique oblige, pâtissent donc de ce flottement, les destinations nord-américaines ou océaniennes, situées à plusieurs milliers de kilomètres du Japon, semblent, en revanche, mieux résister.

« Les clients nous interrogent sur les retombées radioactives mais je n’ai pas constaté de recul des ventes, même à Hawaï, assure ainsi Charles Julien, chef de produit Amérique du Nord chez Jetset. Au contraire, on bénéficie de quelques reports de personnes qui devaient aller au Japon. » Idem pour Hervé Papin, directeur commercial d’Australie Tours, à propos de l’Océanie. « Le seul impact qu’on aurait pu craindre, c’est, sur le plan opérationnel, des problèmes concernant les vols qui passaient par le Japon, principalement pour aller en Nouvelle-Calédonie. Mais ceux qui faisaient escale à Tokyo ont été reroutés sur Osaka. » D’après un bilan intermédiaire de l’hiver, publié la semaine dernière par le Ceto, le long-courrier a été, entre début novembre et fin février, le principal moteur de la croissance des ventes de voyages sur le marché français. Alors que les opérations militaires en Libye font craindre une baisse durable des réservations à destination des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, un dévissage du long-courrier serait le pire des scénarii.

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