La compensation volontaire patine
Les voyageurs se disent prêts à compenser leurs propres émissions de carbone, mais s’en tiennent à des déclarations d’intention.
Les Français seraient-ils beaux parleurs ? Selon le sondage 2009 de TNS Sofres Voyages-sncf.com et Routard.com, 65 % des d’entre eux se déclarent prêts à compenser leurs voyages, volontairement. Mais entre le discours et la réalité subsiste un delta abyssal. Chez Air France et Voyageurs du Monde (VDM), le pourcentage de clients qui mettent la main au portefeuille reste largement inférieur à 1 %. Du côté de Voyages-sncf.com, les résultats sont aussi décevants : sur 7 millions de clients, 4 000 ont effectué un petit don depuis mi-2007, afin « d’annuler leur empreinte carbone ». Les voyageurs compensent peu… tout comme les professionnels du voyage !
Pourtant, Air France, VDM, Voyages-sncf.com ont été des pionniers en matière de projets qui sentent bon la chlorophylle. Depuis 2007, ils n’ont pas lésiné sur les moyens afin d’inciter les clients à verser leur obole pour la planète. C’est même devenu un axe de communication vertueux. Engagées dans une démarche de développement durable, demandée aussi par leurs actionnaires, les trois entreprises maintiennent donc leur programme de compensation. Leurs équipes continuent à brandir leur bâton de pèlerin et redoublent d’efforts pédagogiques. Depuis deux ans, de plus petites sociétés du secteur leur emboîtent le pas. La preuve avec l’agence lyonnaise Terra Incognita , inscrite dans une démarche de certification Agir pour un tourisme responsable (ATR). Sur fond de taxe carbone, la compensation « obligatoire » a-t-elle un avenir ? En tout cas, VDM a instauré une contribution verte dans ses prix de vente (5 E pour un vol moyen-courrier, et 10 E pour un long-courrier). Libre au voyageur de compléter la somme pour ramener son compteur de dioxyde de carbone à zéro. En outre, depuis deux ans, les voyages des salariés sont compensés. Les fonds recueillis servent au projet de reforestation du groupe au Brésil.
