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JO : sur la Seine, les péniches sont désormais raccordées au réseau d’eaux usées

Sur l’antique quai pavé qui fait face à Notre-Dame de Paris, la modernité a pris la forme d’une trappe en fonte : pour rendre la baignade possible dans la Seine pour et après les Jeux olympiques, les péniches sont en voie d’être toutes raccordées au réseau d’eaux usées.

Les crues d’hiver ont laissé le fleuve bien haut, mais le quai de Montebello (Ve) est de nouveau accessible aux piétons. Comme les 27 autres secteurs portuaires de Paris situés sur la Seine, ce quai est désormais raccordé au réseau d’assainissement de la capitale. Chaque emplacement de bateau dispose d’une vanne de raccordement et d’une pompe qui envoie ses eaux usées dans un puits, explique Morgane Sanchez, directrice de l’agence Paris Seine d’Haropa, l’établissement public qui gère les ports de Paris, Rouen et Le Havre.

« Et dans ce puits, une deuxième pompe renvoie les eaux sales dans le réseau unitaire » mélangeant eaux usées et pluviales de la capitale, résume-t-elle. Haropa a investi 12 millions d’euros dans ce chantier, qui participe au 1,4 milliard d’efforts publics pour améliorer la qualité de la Seine en vue des épreuves de natation marathon et de triathlon pendant les JO (26 juillet – 11 août). Et de l’ouverture de sites de baignade pour le grand public à l’été 2025.

Les pouvoirs publics font du « porte-à-porte pour convaincre »

Encore faut-il que les propriétaires des quelque 250 péniches parisiennes, d’un âge vénérable pour certaines, fassent les travaux nécessaires pour se raccorder. Comme souvent, c’est au portefeuille que tout se joue. L’opération coûte en général « entre 1 000 et 10 000 euros en fonction du bateau et de l’aménagement » à réaliser, indique Morgane Sanchez. Dans cette fourchette, les propriétaires peuvent compter sur une subvention de l’Etat, via l’Agence de l’eau, allant jusqu’à 4 200 euros maximum.

Les pouvoirs publics se sont donc mis au « porte-à-porte pour convaincre, et aider à le faire », explique Christophe Noël du Payrat, directeur de cabinet du préfet de région. Les établissements commerciaux se devaient d’être « exemplaires », estime Candice Cinquin, propriétaire de « La Nouvelle Seine », à la fois restaurant et salle de spectacles, qui a pu aller au-delà du plafond avec 10 000 euros d’aide pour un total de 17 000 euros.

Ne plus recracher ses eaux usées dans le fleuve, « on en rêvait », tant pour les côtés « pratique » qu' »écologique », dit l’entrepreneuse, qui souligne tirer aussi le bénéfice des barrages flottants installés sur l’eau pour attraper déchets plastiques, branches et feuilles. Leur ramassage revient en effet sinon à chaque occupant des anneaux, ce qui peut s’avérer ardu quand le niveau du fleuve est bas.

« Une très bonne initiative »

Côté logements, Renaud Brosse, une « vingtaine d’années » de vie sur des péniches à son actif, a trouvé « relativement simples » les travaux qu’il a réalisés au printemps 2023. « C’est une bonne chose d’être raccordé. Si on habite sur l’eau et qu’on n’est pas un minimum concerné par l’écologie… », juge cet homme de 55 ans. Sa voisine, l’animatrice de télévision Christine Bravo, salue aussi une « très bonne initiative » car « la Seine fait une grande part de la beauté de Paris ».

Même si « au début, ça a agacé pas mal de voisins », notamment les propriétaires qui, comme elle et son mari, « doivent payer 20 000 euros ». Un bémol toutefois : le raccordement ne fonctionne plus en
cas de crue, comme lors de cette fin d’hiver, quand le niveau de l’eau atteint ou dépasse la vanne. Les péniches rejettent alors de nouveau l’eau des douches, toilettes et cuisine dans le fleuve.

Sur les 250 péniches parisiennes, « il reste 20 péniches à traiter » d’ici les JO, selon Christophe Noël du Payrat, satisfait d’avoir parcouru « la plus grande partie du chemin ». Les « quelques récalcitrants » doivent recevoir « en dernier recours » une mise en demeure, puis un « déplacement d’office ».

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