Hausse des taxes : les compagnies disent stop !

Il y a quelques jours, lors du Cannes Airlines Forum, le PDG d’Air France Jean-Cyril Spinetta a jeté un pavé dans la mare en demandant un moratoire sur la hausse des taxes aériennes. Il a rappelé que l’ensemble des charges aéronautiques pesant sur les compagnies opérant en France avaient augmenté de 38 % entre 2000 et 2004, soit un surcoût de 793 ME. Rien que pour Air France, la hausse atteint 51 % ! Pour un vol Paris-Nice à 97 E A-R TTC en prix d’appel, le montant des taxes représente désormais 61 % du tarif !

C’est maintenant au tour de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam), regroupant les compagnies françaises, et du BAR (pour les compagnies étrangères opérant en France) de monter au créneau. Ils s’élèvent notamment contre la volonté d’Aéroports de Paris de relever de 6 % le montant de ses charges aéroportuaires pour 2005. Nous en appelons au gouvernement pour imposer un gel des taxes et redevances aéronautiques, explique Jean-Pierre Le Goff, secrétaire général de la Fnam. En signe d’apaisement, les travaux de la commission économique d’ADP ont été suspendus.

Aussi cher que le carburant

Plus généralement, les compagnies veulent repousser au maximum le moment où elles seront obligées de relever leurs tarifs. La taxe d’aviation civile devrait rapporter cette année 10 % de plus que les besoins réels. Ce montant pourrait être réaffecté à une baisse des redevances, poursuit Jean-Pierre Le Goff. Le poste charges aéronautiques représente désormais 15 % des coûts d’une compagnie, autant que le carburant. Reste à savoir si le gouvernement, pour l’instant très silencieux, entendra ces appels pressants.