G. Cisneros : Exotismes est prêt à des rachats en BtoB

L’Echo Touristique : Pourquoi le groupe Exotismes recompose-t-il son capital ?

Gilbert Cisneros : Il y a exactement 7 ans, le groupe Exotismes, maison mère d’Exotismes en France et de  la Clé des Iles en Suisse, avait cédé 61% de son capital à Finadvance, une société d'investissement gestionnaire de capitaux institutionnels et privés. Il s’agissait à l’époque de d'accroître le développement, la diversification et l'expansion des sociétés du groupe. La famille Cisneros conservait un tiers des parts et les commandes, tandis que cette opération permettait au passage à Mumtaz Teker, actionnaire historique à hauteur de 46,5%, de réaliser une belle plus-value. Nous pensions à l’époque faire de la croissance externe et avions besoin de moyens. L’histoire s’est écrite autrement puisque les grandes grèves aux Antilles, un peu notre Printemps arabe à nous et avant l’heure, nous ont obligés à serrer les boulons. Mais nous avons appris à travailler avec des financiers et surtout pris un virage technologique qui a nous aidé à retrouver une belle croissance, bien supérieure à celle de 2009. Dans ce contexte, la sortie de Finadvance est presque anecdotique. La société a logiquement émis le souhait de sortir pour engranger sa plus-value et nous nous sommes mis d’accord.

Vous reprenez donc le contrôle ?

Ce LBO secondaire est quasi un non-évènement puisque nous avons toujours été aux commandes. Pendant toutes ces années, Finadvance nous a laissé faire notre métier et nous a soutenus dans les périodes difficiles. Capitalistiquement parlant, la holding familiale Cisneros reprend 60% des parts et nous accueillons deux nouveaux actionnaires, à hauteur de 20% chacun : Teker Invest, la holding de Mumtaz Teker qui revient donc à nos côtés, et Crédit Mutuel-CIC Capital Finance. Ce nouveau tour de table doit nous permettre de continuer d’aller de l’avant et de pérenniser la croissance d’Exotismes. Par rapport à 2007, nous changeons d’échelle. Crédit Mutuel-CIC Capital Finance gère un portefeuille d'un milliard d'euros, soit autant à investir, contre 80 M€ seulement pour Finadvance.

Quelles sont vos ambitions ?

En interne, nous allons poursuivre nos investissements technologiques en BtoB qui représentent chaque année quelques centaines de milliers d’euros. 80% de notre production est désormais entièrement réservable en ligne, contre 60 à 70% l’an dernier. La technologie est le moteur de notre croissance avec une capacité d’anticipation tarifaire qui est un vrai atout. Nous avons déjà nos grilles pour 2014. Nous pouvons traiter la première minute mais aussi, sans problème, les VDM. La croissance externe est notre autre objectif. Cela dépendra des opportunités, mais nous sommes intéressés par des TO qui travaillent en BtoB, plutôt sur le mass market contrairement à VO2max, un spécialiste de niche du voyage sportif BtoC dans lequel nous avons pris en 2012 une participation de 40%. Par ailleurs, nous privilégierons le long-courrier, complémentaire à nos axes et pour lequel nous avons les compétences. Le moyen-courrier demande des prises de risques qui n’entrent pas dans notre stratégie.

Avez-vous déjà des entreprises en ligne de mire ?

Il y a beaucoup de fausses pistes sur le marché. Des entreprises qui se disent à vendre, mais ne le sont pas en réalité. Nous aviserons en fonction des opportunités.

Comment se porte votre activité en 2013 ?

En 2012, Exotismes a enregistré un chiffre d’affaires de 100,66 M€, en croissance de 9 % par rapport à 2011. A date, en 2013, nous sommes en croissance de 17%, tirés par les Antilles, les Maldives, la Réunion et Maurice. L’hiver a été excellent, l’été est bon, avec notamment un mois d’août au-delà de nos objectifs.