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Fatigue mondiale chez les pilotes d’avion

Pendant la pandémie, beaucoup de pilotes sont partis. En attendant de les remplacer, les pilotes actuels fatiguent.

Il y a-t-il un problème avec la fatigue des pilotes ? Il y a quelques jours, une information a fait la Une des journaux du monde entier : deux pilotes d’Ethiopian Airlines ont raté leur atterrissage à Addis-Abeba (Ethiopie) à cause d’une sieste. Ils se sont réveillés une fois le pilote automatique désengagé et ont déclenché une alarme. Cette information pourrait prêter à sourire si elle n’était pas révélatrice d’un malaise plus profond, qui touche les pilotes d’avion du monde entier depuis le début de la pandémie : une fatigue généralisée.

En effet, lorsque les opérations des compagnies aériennes se sont presque arrêtées, les transporteurs ont proposé une retraite anticipée à des milliers de pilotes afin de réduire leurs coûts. Un nombre important de pilotes plus âgés ont également pris leur retraite comme prévu. Et comme il faut beaucoup de temps pour que les pilotes soient formés, certifiés, cela fait des mois que les pilotes en poste enchaînent les vols.

La France, pas épargnée par la fatigue

En France, mi-août, le syndicat de pilotes d’Air France Alter dénonçait dans une lettre ouverte de fatigue « chronique et déraisonnable » dans les cockpits. Selon Alter, le groupe, « contrairement à beaucoup d’autres compagnies aériennes majeures, maintient son programme ambitieux de reprise malgré un sous-effectif dans plusieurs secteurs d’activité (pilotes, hôtesses et stewards, agents sol, mécaniciens avions) et une optimisation de l’activité partielle qui ne se justifie plus ». Ce qui se traduirait pour les navigants par « des vols construits aux limites, des compositions d’équipage réduites pour faire passer l’activité, des repos minimums et une absence totale de marge face aux aléas d’exploitation ».

Dans Le Parisien, le président d’Alter Alexandre Rio parle d’« une fatigue chronique inquiétante » des pilotes ; « certaines limites sont aujourd’hui des objectifs en nombre d’heures travaillées », et la compagnie aérienne use selon lui de « communication anxiogène et de violences managériales, très compliquées à vivre pour les salariés. 10% des pilotes d’Air France » se déclarent en dépression.

Les Etats-Unis concernés aussi

Autre exemple aux Etats-Unis. Mi-avril, l’Association des pilotes de Southwest Airlines a expliqué que le nombre de pilotes demandant à ne pas voler à cause de la fatigue a bondi de 330% en mars, par rapport au même mois dans les années pré-pandémiques.

Les pilotes sont « utilisés de manière imprudente » alors que les compagnies aériennes de l’industrie travaillent sans relâche pour récupérer les revenus perdus pendant la pandémie, a indiqué il y a trois semaines le président des communications de l’Association des pilotes américain, Dennis Tajer. « Les compagnies aériennes programment trop de vols par rapport au nombre de pilotes formés et dont elles disposent actuellement. »

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