[EXCLUSIF] Avec Kappa Senses, NG Travel se lance dans l’hôtellerie de luxe

L’Echo touristique : Comment est né le projet ?

Olivier Kervella : Nous pensions depuis quelque temps mettre un pied dans l’hôtellerie. Le concept du Kappa Club, ouvert sur la découverte de la vie locale, connait un véritable succès auprès de voyageurs. Nous avons donc décidé de nous en inspirer, mais pour l’hôtellerie. Pendant la période du Covid, une fois les rapatriements terminés, nous avons beaucoup échangé sur le sujet, en interne. Le terrain a été acheté en septembre 2020, à Bali. Nous avons suivi les travaux à distance… grâce à un drone, et à notre directeur de projet Lionel Farrugia. Nous ne pouvions pas aller sur place à cause des restrictions sanitaires. Mais la crise nous a finalement donné le temps nécessaire pour mettre le pied à l’étrier dans l’hôtellerie. L’hôtel ouvre le 22 septembre. C’est un établissement haut de gamme, mais qui incite à aller à l’extérieur, à la rencontre des populations locales.

Vous êtes les seuls actionnaires ? Quel est le montant de l’investissement ?

Olivier Kervella : Oui, nous sommes propriétaires des murs et gestionnaires du Kappa Senses Ubud. Le montant de l’investissement reste confidentiel. Pour un hôtel, il faut compter plusieurs millions d’euros. C’est un gros investissement. Avec les hôtels-clubs Kappa, nous étions « uniquement » dans la gestion d’allotements, soit d’une partie des chambres d’établissements. Nous nous ouvrons à un nouveau métier avec cet hôtel qui possède tous les attributs du luxe.

Vous êtes voyagiste. Pourquoi devenir hôtelier et prendre ce risque financier au sortir de la crise ?

Olivier Kervella : Nous avons toujours voulu mettre un pied dans l’hôtellerie, pour mieux comprendre les attentes des clients et de nos partenaires hôteliers. Le fait de devenir hôtelier nous permet aussi de tester des idées nouvelles pour les instants Kappa. Donc, notre resort 5 étoiles en Indonésie nous servira de laboratoire pour Kappa dans son ensemble. Après 20 ans de tour-operating, cette nouvelle aventure s’annonce passionnante.

Nous pensons que notre concept va marcher. Que nous allons disrupter l’hôtellerie de luxe.

Quels sont ces « attributs » du luxe ?

Olivier Kervella : Le Kappa Senses Ubud comprend 76 villas de 70m2 à 200m2, au milieu des rizières : 53 avec piscine individuelle, 23 villas dans les arbres au sein de l’espace « jungle ». Deux piscines communes et un très grand spa Clarins sont également aménagés. Des instants Kappa sont compris dans le tarif, pour permettre aux clients d’aller à la rencontre de la population locale. Nous proposons par exemple de passer quelques heures dans une « umah », une maison traditionnelle balinaise, une séance de méditation dans un temple balinais, la découverte d’un système d’irrigation ancestral… C’est ce qui fait notre originalité. Nous aurons aussi une restauration avec des produits achetés en circuit court et même 2000m2 de permaculture. Le resort s’inscrit dans une dimension écologique et socialement responsable.

Quels seront vos canaux de vente ?

Olivier Kervella : Les plateformes Booking et Agoda à l’international, ainsi que les agences de voyages françaises bien sûr, via Boomerang. L’hôtel sera en vente seul, en formule petit-déjeuner, mais aussi en combiné avec un autre hôtel à Bali ou Lombok par exemple, à travers des forfaits. Nous pouvons même le commercialiser via d’autres tour-opérateurs. Mais les agences auront toujours le prix le plus intéressant, par rapport aux plateformes. De plus, comme le resort est situé à Bali, nous utiliserons Instagram pour nous ouvrir une fenêtre sur l’Asie. La plupart des ventes proviendront, je pense, du marché Asie-Pacifique. Nous nous ouvrons à d’autres marchés et d’autres cultures.

Nous réfléchissons à des implantations en Amérique latine, en Afrique, et pourquoi par en République Dominicaine.

Vous prévoyez déjà d’autres hôtels ? Si oui, dans quelles destinations ?

Olivier Kervella : Si le Kappa Senses d’Ubud rencontre son public, il y en aura forcément d’autres. Nous attendons six mois pour avoir un retour suffisant des clients, des agences et des partenaires. Mais nous pensons que notre concept va marcher. Que nous allons disrupter l’hôtellerie de luxe, et pas seulement par le prix. Toutefois, nous ne construirons pas un deuxième hôtel sans en avoir la certitude. Nous souhaitons atteindre 75% de taux de remplissage la première année, puis 80% l’année d’après. Nos projets d’implantations futures sont toujours sur le long-courrier. Nous réfléchissons à l’Amérique latine, l’Afrique, et pourquoi par la République Dominicaine mais côté Samana par exemple.