Exotismes : vers une année record ?
Le tour-opérateur spécialiste des îles paradisiaques s’apprête à boucler un exercice qui pourrait être celui de tous les records.
La pandémie n’a pas impacté tous les acteurs de la profession avec la même force. Ainsi, Exotismes devrait enregistrer un chiffre d’affaires « d’environ 170 millions d’euros », selon son président, Gilbert Cisneros, et si aucune mauvaise surprise ne vient enrayer la fin de l’exercice. Une performance qui représenterait une croissance du chiffre d’affaires de 28% par rapport à 2019, la dernière année de référence avant la crise.
Alors, comment expliquer cette réussite presque insolente ? D’abord, par une conjonction de facteurs favorables. « Jamais, pendant la pandémie, la totalité de nos destinations n’a été fermée », explique Gilbert Cisneros. Quand les DOM-TOM fermaient leurs frontières, les Seychelles, la République Dominicaine ou encore le Mexique les rouvraient. La réouverture de l’Île Maurice, à l’automne 2021, a achevé ce cycle positif pour la programmation du voyagiste. « Depuis, l’activité a repris de manière assez sensible », sourit le dirigeant d’Exotismes.
Une évolution du modèle économique pendant la crise
Le voyagiste marseillais a également profité d’un effet Revenge Travel très fort. « Le panier moyen est en hausse de 6,2%, et se situe aux alentours de 1 300 euros. Les clients se sont plaisir : la durée de séjour moyenne a augmenté d’une nuit, on s’offre une chambre supérieure, la pension complète ou un retour en classe Affaires… On voit ce genre de comportements », illustre Gilbert Cisneros. « Au final, nous devrions faire mieux qu’en 2019, qui était notre année record. Nous sommes donc très satisfaits. »
Face à la crise, Exotismes a également dû « faire évoluer son modèle économique ». « Nous avons l’habitude des crises dans le tourisme… Nous avons donc développé de bons réflexes ». Le premier d’entre eux : la réduction des coûts. Le tour-opérateur n’édite plus de brochure papier, et ne produit plus de flyers promotionnels. Le digital a pris le relais avec une brochure en ligne personnalisable aux couleurs de l’agence et des mini-sites pour les opérations spéciales, comme l’incontournable Poker. Le poste concerné passe ainsi de 2 millions d’euros en 2019, à 100 000 euros en 2022.
Le voyagiste a également mobilisé ses équipes commerciales très rapidement, et ne propose pas de télétravail à ses salariés, sauf quand c’est obligatoire. « Depuis mai 2021, tout le monde est de retour. Et, depuis, nous n’avons pas réutilisé le chômage partiel. Ça nous a permis d’être lancé avant tout le monde, car nos équipes n’ont pas perdu en compétences. Nous avons gagné des parts de marché », estime Didier Sylvestre, le directeur commercial d’Exotismes.
« Aujourd’hui, notre meilleur vendeur est un robot ! »
Parallèlement, le TO a poursuivi ses développements technologiques. « Aujourd’hui, notre meilleur vendeur est un robot ! », plaisante Gilbert Cisneros. Selon lui, cette gestion rigoureuse et le coup d’avance qu’a Exotismes permettent d’entrevoir les mois qui viennent avec sérénité. Parce que l’horizon n’est pas dégagé : « l’inflation, la géopolitique, la rentrée sociale… On ne sait pas comment tout ça va impacter le marché ».
Et alors que la haute saison se profile – le voyagiste opère surtout des destinations siglées « soleil d’hiver » – Exotismes affûte ses armes. Zanzibar, l’une des destinations qui a le mieux profité de la pandémie, intègre la production du TO. 16 hôtels, de l’unité de charme au 5* Luxe, viennent compléter l’offre, et sont combinables avec quatre safaris en Tanzanie. Convaincu par « un bon partenariat » en République Dominicaine, le voyagiste référence désormais les sept hôtels Iberostar implantés au Mexique.
D’autres établissements en République Dominicaine, à l’Île Maurice ou encore aux Seychelles figurent parmi les nouveautés 2022/2023, ainsi qu’un autotour « éco-raisonné » à la Réunion.
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