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L’édito de Dominique Gobert : à Marseille, les sardines en rigolent encore

Alors là, les sardines du port de Marseille vont se mordre la nageoire. Après avoir lancé en début d’été une pétition « contre » les navires de croisières dans le port, la mairie persiste et signe. Une comédie digne de ce regretté Pagnol.

Ce n’est hélas pas une comédie. Comme nous vous l’avions narré en juillet dernier, la mairie de Marseille et son écolo-maire, Benoit Payan, avaient lancé une pétition auprès des habitants de Marseille, afin d’empêcher les navires de croisières les plus « polluants » de faire escale.

Ben pourquoi pas ? Quand on est le premier port de croisières du pays, interdire les navires qui participent à l’essor économique de la ville, c’est franchement d’une logique à toute épreuve. Surtout lorsque le maire et son adjoint au tourisme, gestionnaires de la ville, prennent une telle initiative.

Et, quand on lui pose la question, l’adjoint Laurent Lhardit reste droit dans ses bottes : « nous avons des objectifs et nous allons les réaliser ». Sans doute en menant la ville à une certaine défaillance économique et sociale…

Dominique Gobert, éditorialiste

Peuchère…

Et d’affirmer que, sur une pétition « signée » par environ 50.000 personnes (sur une ville de près d’un million d’habitants) soit à peine 15%, que c’est « un succès » !

Ben voyons. Et de réclamer la limitation à 4 navires par jour en été dans le port. On se demande d’ailleurs pourquoi ce magnifique terminal de croisières, réalisé grâce à un investissement considérable a été construit !

D’ailleurs, les arguments de l’adjoint rieur mais toujours écolo, ne tiennent pas la route, si je puis me permettre, notamment en termes économiques, lorsqu’il dit que le 1,6 million de passagers ne dépensent pas 50€ à Marseille.

Quant aux navires eux-mêmes, les croisiéristes tels Costa ou MSC dépensent des millions afin de moderniser leurs plus anciens navires et de conformer les nouveaux aux normes les moins polluantes. Et ça, c’est pas du bidon.

Enfin et je cite intégralement l’adjoint, lorsqu’on lui parle de chiffres de pollution dans sa ville, la réponse est pitoyable et je pèse mes mots : « personne n’est jamais d’accord sur les chiffres. Notre objectif, c’est d’appliquer un principe de précaution et de définir un baromètre rigoureux. Au final, nous voulons que les activités du port aient une contribution positive au projet européen de décarbonation d’ici 2030. Marseille est l’une des cent villes retenues pour être neutres en carbone. En accord avec les annonces gouvernementales sur la sobriété énergétique, il est temps d’appuyer sur le champignon et de renverser la vapeur.

Effectivement, il est temps de renverser la vapeur, c’est indéniable.

Il est également temps de lutter, enfin, contre la bêtise et la stupidité dogmatiques. Et ça, c’est pas un principe de précaution !

5 commentaires
  1. Passares dit

    Habitant le bord de mer, je ne peux que constater les pollutions diverses à Marseille. De visu les plus importantes sont celles générées par les multiples raffineries situées au vent dominant de la ville qui nous ramènent de superbes nuages nous valant des couchers de soleil aux couleurs somptueuses mais vraiment étranges. Belle pollution également due aux milliers de véhicules qui tentent vainement de rentrer dans la ville en raison d’une absence quasi totale de transports en commun depuis les communes périphériques. D’assez jolies pollutions sont aussi le fait d’une compagnie de ferry qui depuis des années soit utilise de fuel de basse qualité soit néglige de régler les injecteurs de ses moteurs et, ceux-là, nous les avons même l’hiver quand ils sont amarrés à la digue du large durant des mois à attendre sans aucune utilité à cet endroit le retour de l’été et son surcroît de trafic.

    Mais bien évidemment, l’équipe de la mairie ne voit que les croisières (dont la majorité des navires sont équipés de filtres efficaces) car les croisiéristes qui payent une semaine de vacances l’équivalent d’un demi-smic sont d’infâmes riches auxquels il faut faire rendre gorge. S’occupe-t-on de pollution à la mairie ou de la réanimation de la lutte des classes pourtant abandonnée par le regretté Georges Marchais, il y a belle lurette ?

  2. BLB Tourisme dit

    Bravo! c’est bien dit ! Si de tels égarements n’étaient pas dramatiques d’un point de vue économique il faudrait en rire en effet.! Hélas…
    Quand va t on cesser ce maudit tourisme bashing et dans le cas présent plus exactement ce « cuiseshipsbashing » alors que chacun sait que l’industrie de la croisière a sans doute été pionnière dans le domaine du recyclage et des mises aux normes //pollution?

  3. Marchadier dit

    Bonjour
    Je pense que vous n’habitez pas Marseille ni une ville côtière ayant un port de croisière et que par conséquent vous n’êtes pas gêné par la pollution engendrée par ces navires croisiéristes

  4. Anonyme dit

    Ben oui quoiiiiii..!!! Vaut mieux privilégier les fumées pestilentielles et les esclavagistes du personnel marin et hôtelier sous payé et exploité pour le pseudo essor économique de la 2de ville française !!!
    Très mauvais plaidoyer pour une très mauvaise cause
    Les moyens non polluants (ou beaucoup moins polluants) existent et sont parfaitement connus des armateurs et compagnies de croisière
    Les défendre ainsi c’est manquer de respect pour toute la société marseillaise et ignorer l’avenir sombre qui attend nos enfants et petits enfants
    Mais ça manifestement l’auteur de cet article semble s’en contrefoutre

  5. François Piot dit

    Courageux Edito, cher Dominique, qui a le mérite de rappeler tous les problèmes. Car souvent, quand on parle d’écologie, on ne regarde que par un côté de la lorgnette. Dans la RSE, il y a trois piliers : l’écologique, le social, et le sociétal. Ceux qui tirent à boulets rouges sur les « pollueurs » oublient très souvent les retombées économiques.
    A mon sens, écologie et économie vont de pair : l’écologie ne pourra être durable que si elle est portée, financée par l’économie. Par les économies. C’est le cas de l’appel à la sobriété énergétique du gouvernement : consommer moins, dépenser moins. Ecologie et économie vont dans le même sens. Et quand ce n’est pas le cas (hydrogène plutôt que kérosène pour les avions par exemple), c’est à la taxe de corriger les comportements (taxer le kérosène pour favoriser l’hydrogène).
    Pour revenir aux croisiéristes, c’est vrai qu’ils font d’énormes efforts pour moderniser leurs bateaux et polluer moins. Le passage au GNL (le fameux gaz liquéfié, un bel oxymore), en est un exemple. Mais attention, il y a deux questions majeures en matière d’écologie : les émissions de gaz à effet de serre (responsables du réchauffement climatique) dont le CO2 (dioxyde de carbone) et les autres résidus de combustion (oxydes d’azote NOx, monoxyde de carbone CO, particules fines), dangereuses pour la santé humaine. Le passage au GNL est très positif pour la santé humaine, mais les émissions de CO2 sont aussi mauvaises qu’avec du fioul lourd. On respirera mieux, mais on se réchauffera toujours autant.

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