L’édito de Dominique Gobert : grosse galère à Marseille

Et c’est loin d’être une blague. Pas plus tard que mardi dernier, 19 juillet, la mairie de Marseille a lancé une pétition, en ligne, afin de supprimer les escales des navires les plus polluants. Pétition d’ailleurs complètement tendancieuse, où la municipalité publie une photo d’un vieux navire expirant une fumée noire digne d’une locomotive de la Bête Humaine…

Le texte de cette pétition, publiée par la Mairie écolo de Marseille, est tout simplement hilarant tant il est grotesque, compte tenu de la situation économique de l’un des plus grands ports de la Méditerranée. « Marseillaises, Marseillais, mobilisons-nous contre la pollution maritime La Méditerranée est une des mers les plus polluées au monde. C’est une zone de non-droit. À Marseille, on respire la pollution et on la voit. Nous suffoquons. »

« Nous, Marseillaises et Marseillais, exigeons des pouvoirs publics la mise en œuvre d’une interdiction des escales pour les navires les plus polluants durant les pics de pollution ».

Suite logique à la lutte sourde qui se mène actuellement dans la cité phocéenne. Déjà, il y a quelques semaines, une improbable association, Extinction Rébellion, associé avec la non moins improbable « Stop Croisières », avait tenté d’empêcher l’accostage de deux navires de croisières, le World of the Sea de Royal Caribbean et le MSC Orchestra.

Parce que, d’après ces sympathiques militants, les quartiers nord de Marseille, qui longent le port, sont « une source épouvantable de pollution » pour la ville.

On en reste pantois. Effectivement, l’un des plus grands ports de commerce d’Europe qui ne devrait plus accueillir de navires, on peut se demander ce qui se passe dans la tête de ces gens.

Et que la mairie de Marseille elle-même s’insurge de cette situation, j’avoue ma totale incompréhension…

« C’est du grand n’importe quoi », me confiait un professionnel de la croisière. Il y a fort longtemps déjà que nos bateaux, comme ceux de la plupart de nos concurrents, se sont conformés à la norme « SECA ».

Il serait quand même honnête, de la part de la mairie de Marseille et des opposants aux croisières, de reconnaître que les milliers de navires qui accostent au port, pas seulement les compagnies de croisières mais également ces immenses navires de transport, modernisent leurs systèmes de propulsion.

Comme les avionneurs, les chantiers navals recherchent de nouvelles solutions plus respectueuses de l’environnement, comme des navires alimentés au gaz naturel liquéfié. 

Mais, en même temps, si la mairie de Marseille entend se passer de son économie maritime, il suffit de le dire.

Seulement voilà : quand la bêtise et l’incompétence l’emportent sur le bon sens, c’est trop difficile.

Et puis avouez, un port sans bateaux, ce serait tellement beau.