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ÉDITO. Vacances d’été : les Français pourront-ils (vraiment) partir ?

Les Français peuvent-ils déjà ou non réserver leurs vacances ? La question est épineuse en ces temps de confinement prolongé.

Les conseils de Jean-Baptiste Djebbari aux voyageurs français ont surpris, voire dérouté… « Je conseille aux Français la plus grande prudence sur la préparation de leurs voyages [cet été] », a déclaré le secrétaire d’Etat aux Transports, mardi 7 avril. « Je leur dis d’attendre parce que bien malin celui qui sait décrire l’offre de transport et qui sait décrire exactement le moment où nous allons déconfiner. »

Mais très vite, la ministre de la Transition écologique a recadré son secrétaire d’Etat, ou en tout cas a cadré sa pensée… Elisabeth Borne a expliqué que Jean-Baptiste Djebbari n’était « pas en train de dire que les Français ne pourraient pas partir en vacances cet été”, selon l’AFP. « Le point de vigilance que soulignait Jean-Baptiste Djebbari, c’est qu’aujourd’hui ce n’est pas le moment d’acheter un billet pour partir à l’autre bout de la planète avec toutes les incertitudes qu’on peut avoir sur ce que sera l’état de l’épidémie”. En revanche, « on peut recommander aux Français de profiter de notre beau pays pour les prochaines vacances, ce qui aidera aussi le secteur du tourisme. »

Faut-il comprendre que le ministère de la Transition écologique encourage les Français à ne pas réserver des vacances à l’étranger, et leur recommande d’opter pour des vacances en France ? Nous lui avons directement posé la question. Un porte-parole du ministère nous a répondu, mais avec des pincettes XXL : « L’heure est au confinement, un effort collectif qu’il est nécessaire de respecter scrupuleusement pour mettre fin à cette crise le plus rapidement possible. Lorsque le déconfinement viendra cela permettra alors d’y voir plus clair, notamment concernant l’offre de transport pour l’été ».

New York à 278€ l’AR en haute saison

Des vols, il en existe, à des prix attractifs au plein cœur de l’été. 415 euros l’AR Paris-Montréal du 1er au 15 août, 595 euros l’AR Paris-Bangkok (avec une escale), et 278 euros l’AR Paris-New York ! Des tarifs qui pourraient donner des envies à nombre de voyageurs ? Pas si sûr. « Ces prix imbattables n’ont pas d’incidences sur les ventes », qui tiennent de l’encéphalogramme plat…, nous explique le directeur du digital d’une grande agence de voyages en ligne. « La vraie question sera de savoir si ces vols seront maintenus », poursuit-il. Et l’autre question, de savoir si les Etats autoriseront les voyageurs à se déplacer. La France pourrait-elle interdire aux Français de quitter le territoire national, afin de les empêcher de revenir avec un certain virus ? La Thaïlande va-t-elle accepter des ressortissants en provenance de l’un des 5 grands foyers de contagion du Covid-19 dans le monde ? L’Espagne envisage déjà de refuser tout citoyen étranger cet été. Quant au Canada, pour l’heure, il n’accepte plus l’entrée de ressortissants étrangers.

Frontières européennes fermées

Parce que notre santé est absolument prioritaire, les messages de prudence se multiplient. Dans son allocation télévisée du lundi 13 avril, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé un déconfinement progressif à compter du 11 mai, mais aussi la fermeture de nombreuses frontières. « Jusqu’à nouvel ordre, nos frontières avec les pays non-européens resteront fermées », a-t-il précisé. Jusqu’au mois de septembre, comme le craignent des observateurs ?

Définitivement, pour toutes ces raisons, l’été devrait être plus franco-français que d’habitude (en espérant que les plages rouvrent rapidement…). Avec des vacances potentiellement confinées à un rayon géographique, afin d’éviter des contagions venues d’Ile-de-France ou du Grand-Est. Les pros se préparent à cette saison tricolore, à telle enseigne que le voyagiste Asia envisage de vendre la France… Un été de tous les dangers, de retournements, de pivots. D’après le récent baromètre Roland Berger, les professionnels du tourisme craignent que les Français allouent un budget plus faible que d’habitude à leurs vacances, pour des séjours plus courts, et favorisent l’hébergement non marchand. Cette étude indique aussi que le business travel devrait souffrir encore plus que le segment loisir, jusqu’en 2021 ou 2022. Ce qui met en péril le modèle même de l’agence de voyages traditionnelle, dont les ventes viennent souvent pour au moins 50% du voyage d’affaires… D’où l’importance, pendant cette période d’arrêt forcé, de prendre le temps de revoir en profondeur sa feuille de route. Plus facile à dire qu’à faire. Et en même temps, juste vital…

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