Costa traque la course de ses navires

Décidée à tirer les enseignements du naufrage du Concordia, Costa Croisières a annoncé début mai une batterie de mesures destinées à renforcer la sécurité à bord de ses navires. Parmi elles, la mise en place d'un système de contrôle de la route maritime en temps réel doit permettre d'identifier « automatiquement les modifications de cap inattendues » des paquebots.

Le dispositif repose sur une double vérification : le plan de route maritime (appelé VPP) de chaque navire, transmis au siège de la compagnie avant tout appareillage, est comparé à l'itinéraire habituellement emprunté sur cette route, puis la position effective des bateaux est comparée aux VPP. En cas de différence, une alarme est adressée à un centre de contrôle. Elle ne sera désactivée qu'après contact direct avec le commandement du paquebot, qui devra expliquer les raisons de son changement de cap.

Ce suivi en temps réel est-il vraiment nouveau ? « N'importe qui peut trouver sur Internet des sites qui donnent en direct la position et la route de tout navire dans le monde entier », s'étonne Erminio Eschena, DG France de MSC Croisières. Mais pour Costa, le fait d'automatiser les alertes constitue bien une innovation. Reste à savoir si ce dispositif peut être le rempart contre toute faute humaine. Car même si de nouvelles règles viennent d'instaurer davantage de collégialité dans la prise de décision parmi les officiers en charge de la manoeuvre des navires, les acteurs de la croisière rappellent qu'en dernier ressort, le commandant reste toujours maître à bord…