Coronavirus : le tourisme s’enraye un peu plus en Asie
Etats et opérateurs du tourisme multiplient les mesures pour tenter de contenir la propagation de l’épidémie de coronavirus en Asie. A Pékin, les locations Airbnb sont désormais suspendues. Une situation de plus en plus difficile pour l’industrie, qui a déjà un impact économique lourd.
L’épidémie de coronavirus s’étend et a déjà fait 910 victimes (dont 908 en Chine continentale), selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au Japon, les tests pratiqués sur les passagers à bord du navire de croisière Diamond Princess, bloqué depuis une semaine dans le port de Yokohama, ont révélé 66 nouveaux cas confirmés de contamination parmi les 3700 personnes à bord, selon la compagnie Princess Cruises. A bord du navire de luxe, toujours en quarantaine, 130 passagers sont donc contaminés. Sa mise en quarantaine, entamée il y a une semaine, pourrait durer jusqu’au 19 février et l’OMS a recommandé de prendre des mesures de soutien psychologique pour les passagers.
Une situation qui doit conforter Royal Caribbean, MSC Cruises, Costa Cruises, Astro Ocean ou encore Genting Cruise dans leur choix d’annuler tous leurs départs depuis les ports de Macao et de Hong Kong. La Cruise Lines International Association (CLIA), qui fédère près de 90% des opérateurs de croisières dans le monde, annonce la mise en place de nouvelles mesures de prévention pour les passagers et les membres d’équipage ayant récemment voyagé ou transité depuis la Chine, à Hong Kong et à Macao.
Désormais, les compagnies membres de CLIA refuseront l’embarquement à toute personne ayant voyagé, visité ou transité par des aéroports en Chine, à Hong Kong et à Macao, dans les 14 jours précédant l’embarquement ; à toute personne ayant été en contact, dans les deux semaines précédant le voyage, avec toute personne suspecte ou diagnostiquée positif au virus ou qui fait l’objet d’une surveillance sanitaire en vue d’une éventuelle exposition au virus.
Airbnb suspend toutes les réservations à Pékin
Les compagnies effectueront des contrôles préalables à l’embarquement afin d’appliquer les mesures sanitaires additionnelles précitées. Un dépistage renforcé ainsi qu’un certificat médical pourront être exigés, si nécessaire, à toute personne démontrant des symptômes du virus. Airbnb a suspendu toutes les réservations à Pékin jusqu’au 29 février 2020 « sur les conseils des autorités locales pour la rentabilité à court terme de l’industrie pendant cette urgence de santé publique ». La mesure peut s’étendre, au cas par cas, dans les autres villes du pays. La Chine se trouve de plus en plus en plus isolée. Emboîtant le pas à plusieurs Etats ayant pris les mêmes mesures, la France déconseille désormais les voyages en Chine.
Les conséquences de cette situation sur l’emploi n’auront pas tardé. Déjà, certaines compagnies ont dû prendre des mesures drastiques. Hong Kong Airlines a ainsi annoncé vendredi la suppression de 400 emplois. Le reste des salariés devra prendre des congés sans solde. La compagnie, en difficulté financière et fragilisée par les mouvements sociaux à Hong Kong depuis plusieurs mois, a été contrainte de trancher dans le vif « pour rester à flot ». Quelques jours auparavant, Cathay Pacific avait elle aussi indiqué que ses 27000 employés seraient mis au chômage technique.
La semaine passée, le Phuket News rapportait de son côté que 3000 guides thaïlandais parlant chinois n’avaient plus de travail suite à la désertion de la clientèle chinoise.
A Tokyo, les organisateurs des Jeux Olympiques se disaient mercredi dernier très inquiets pour la compétition qui se
tiendront du 24 juillet au 9 août. Les tournois féminins de golf de Singapour et de Thaïlande comptant pour le
circuit nord-américain féminin de golf (LPGA) qui devaient se tenir dans les prochaines semaines, ont par ailleurs été annulés en raison de l’épidémie.
L’épidémie de coronavirus rejaillit mécaniquement sur l’industrie à l’échelle mondiale, tant les touristes chinois occupent désormais une place prépondérante sur différents marchés. En effet, le gouvernement chinois a suspendu les voyages organisés et déconseillé à ses ressortissants de partir à l’étranger. En France, les répercussions se sont déjà sentir dans l’hôtellerie surtout à Paris et dans la région parisienne.
A lire aussi :
Les commentaires sont fermés.