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Christian Mantei : « Mon parti, c’est le tourisme ! »

Christian Mantei, une institution à lui tout seul. Cultivé, humoriste, navigateur hors pair bien que fréquentant les montagnes, il ne s’était jamais livré, préférant l’ombre à la lumière. Homme de pouvoir ? Sûrement. Homme du pouvoir ? Pas sûr… Droite, gauche, il aura connu et œuvré sous le tutorat de plus de 15 ministres. Eux sont partis, lui est resté.

Christian Mantei, qui êtes-vous ?

Christian Mantei : Je suis un homme de 67 ans cette année. Je suis défini socialement par la carrière que j’ai réalisée et qui continue dans le tourisme. Sur le plan plus personnel, c’est plus complexe qu’une carte de visite bien sûr. Il faudrait en toucher deux mots à mes amis et à mes proches.

Depuis le temps que vous faites ce boulot, vous vous considérez comme Monsieur Tourisme de la France ?

Christian Mantei : Ah non pas du tout ! D’abord, il y a un ministre, des femmes et des hommes qui sont des spécialistes du tourisme et qui jouent un rôle éminemment important. Je dirais que nous sommes une communauté agissante qui se reconnaît et qui œuvre au profit de la France.

Vous êtes un politique ou un professionnel ?

Christian Mantei : Moi, je suis plutôt un technicien qui participe à l’organisation de la Cité. J’avais dit un jour dans un congrès un peu par provocation et parce que l’on me demandait si j’ambitionnais de devenir ministre : « j’aime trop le pouvoir pour faire de la politique ». J’aurais pu dire aussi « j’aime trop le foot pour jouer en équipe de France ». Quand j’ai dit cela, je voulais dire en fait mon plus grand respect pour les politiques et leur patience infinie. Au fond, pour moi, « le pouvoir », c’est « le pouvoir faire », en technicien et avec le moins d’entraves possibles. Les élu(e)s de la République doivent lutter avec de plus en plus de contraintes, de fortes pressions et de nombreuses inerties. Je suis comme tout le monde, j’aime le « pouvoir faire », et j’ai beaucoup d’admiration pour les élus, quelles que soient leurs tendances, leur bord. La très grande majorité de ces femmes et de ses hommes de bonne volonté est très sincère.

Justement, vous avez connu combien de ministres pendant votre longue carrière ?

Christian Mantei : J’en ai connu beaucoup avec lesquels j’ai travaillé directement ou indirectement. Directement quand j’étais directeur général, indirectement lorsque j’étais directeur général adjoint comme à Maison de la France au début de ma carrière. Je dirais donc 16 ou 17 ! Il s’agit de ceux qui exerçaient une tutelle sur l’AFIT, ODIT France et Atout France. Il m’est donc arrivé d’avoir deux tutelles donc deux ministres et de me mettre à leur service au quotidien, voire pendant les week-ends… Donc 14 ministres en tutelle directe.

Ah oui quand même… Justement, vous êtes plutôt un homme de droite, vous avez eu des ministres de gauche, du centre… Comment on réagit ? Est-ce qu’on fait l’anguille ?

Christian Mantei : D’abord il faut préciser que j’ai connu effectivement des droites, des gauches et des centres. Et permettez-moi d’ajouter des « en même temps » (ce qui tombe bien pour moi). On m’a souvent dit que j’étais chiraquien, et j’ai toujours pris cela pour un compliment. Je me définis comme un homme du marché, un professionnel, et j’ai la conviction qu’il faudrait simplifier et donner un peu d’air aux entreprises. Je suis par ailleurs plus girondin que jacobin. Je n’ai jamais eu à faire l’anguille, peut-être parce qu’il n’y a pas de clivages gauche-droite dans le tourisme. Je pense toutefois qu’un clivage avec les Verts risque d’apparaitre. Je dois préciser également que je suis perméable à toutes les bonnes idées lorsqu’elles sont démontrées. J’ai par exemple beaucoup d’ami(e)s à gauche qui m’ont convaincu sur un certain nombre de thèmes sociaux et sociétaux il y a une vingtaine d’années. Au fond, mon parti c’est le Tourisme ! J’essaie donc d’être un expert. Mais pas selon la formule de Sylvain Tesson : « l’expert c’est le spécialiste de l’invérifiable ». Nous sommes obligés plus que jamais d’élaborer des analyses qui reposent sur des faits avérés et qui proposent des solutions.

Je vais revenir une seconde sur ce que vous avez dit : vous aimez trop le pouvoir pour faire de la politique. Vos fonctions actuelles de président d’Atout France représentent un titre un peu honorifique ?

Christian Mantei : Non, c’est non exécutif et non rémunéré. Ce n’est pas un honneur, c’est un vrai rôle.

Bien sûr, donc il y a un rôle opérationnel aussi ?

Christian Mantei : Opérationnel non, ce n’est pas moi qui gère, c’est la directrice générale. Mon rôle est de vérifier avec le conseil d’administration que les orientations du ministre d’une part et celles du conseil d’administration d’autre part sont appliquées. Au fond, le président du conseil d’administration est un point d’équilibre entre le ministre, les administrateurs -une quarantaine- et le management.

Avec la nouvelle directrice, ça se passe bien ? C’est vrai qu’on ne la voit pas beaucoup…

Christian Mantei : La situation est un peu particulière, il est vrai, parce que l’épidémie est arrivée. Ce qu’Atout France déployait avant dans le monde entier, on ne peut plus le faire actuellement. Maintenant, chacun est dans son rôle. Les rôles sont très bien définis, statutairement. On ne risque pas de se marcher sur les pieds et je tiens personnellement à garder de la hauteur. Cela m’est d’autant plus facile que Caroline Leboucher ne sollicite que très rarement mon avis et mes conseils.

Après cet aparté, j’en reviens à la question : vous aimez trop le pouvoir pour faire de la politique, est-ce que vous considérez que c’est vous qui avez le pouvoir sur le tourisme en France ?

Christian Mantei : Ah non, pas du tout. Le tourisme par définition est décentralisé. Donc je pense que les présidents de région ont vraiment du poids et des compétences, certaines régions plus que d’autres. La Corse par exemple a la compétence tourisme pleine et entière et la compétence transport. C’est également le cas pour les outre-mer. Les régions et les villes jouent un rôle fondamental : l’espace public, la qualité des transports, tout ce que le touriste perçoit, ce n’est pas forcement que l’effet d’une politique nationale ou de l’action du gouvernement. Mais il y a un cadre défini par une politique gouvernementale que Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat au Tourisme, NDLR) explique très bien dans ses interventions. Le gouvernement agit pour soutenir les entreprises, l’emploi et assurer les missions régaliennes comme la santé et la sécurité si importantes en ce moment. Il y a d’autres domaines où l’Etat doit agir fortement, comme la relance de l’investissement. Atout France a des missions précises et limitées : la promotion à l’international (et en France cette année), l’observation, le soutien aux projets locaux.

Si notre offre, nos services, nos emplois résistent, à la sortie, on aura gagné des parts de marché sur nos concurrents.

La situation est catastrophique, quel peut-être le rôle d’Atout France dans la situation actuelle ? Quelle sont les perspectives ?

Christian Mantei : L’intérêt du GIE est de prendre en compte les politiques des collectivités, particulièrement les régions et les comités régionaux du tourisme, qui investissent beaucoup aux côtés d’Atout France. Bien naturellement, le secteur privé apporte pertinence technique et moyens -850 entreprises adhèrent à Atout France-. Il faut donc pouvoir coordonner ces acteurs qui correspondent à une diversité, force de la destination France. Le cœur de nos préoccupations doit être la sauvegarde de nos entreprises.

Aujourd’hui, on a un petit avantage sur nos concurrents car le gouvernement a beaucoup soutenu le secteur, ce qui a encore été très récemment salué en Corse par les acteurs du tourisme. Jean-Baptiste Lemoyne a annoncé d’autres mesures importantes jusqu’à fin décembre et peut-être au-delà. Le président de la République, en Corse, a lui-même montré sa détermination à répondre à l’attente du secteur. Finalement, nous bénéficions d’un accompagnement plus soutenu que d’autres pays. C’est vrai qu’en Espagne, en Italie, en Grèce il y a moins d’engagement de la part de l’Etat. Nous bénéficions par ailleurs d’un marché intérieur qui nous permet de constater une résilience de la demande. Et l’on voit bien que dès que les frontières s’entre-ouvrent, l’énergie de la demande s’exprime immédiatement. Il faut aussi organiser la résilience de l’offre et maintenir notre industrie à flot. Si notre offre, nos services, nos emplois résistent, à la sortie, on aura gagné des parts de marché sur nos concurrents parce que le tourisme est une économie de l’offre. L’avenir se joue en parts de marché et en création de valeur.

Pour parodier Emmanuel Macron : « coûte que coûte » ?

Christian Mantei : Le président a dit « quoi qu’il en coûte » et personne ne peut s’en plaindre. Attention, pour moi, « quoi qu’il en coûte » ne veut pas dire « à n’importe quel prix ». Les entreprises qui étaient structurellement en difficulté avant la Covid doivent-elles bénéficier du même soutien que les autres ? Ma réponse personnelle, c’est « non ». Le « quoi qu’il en coûte » ne veut pas dire « n’importe comment », à « n’importe quel prix ». Il doit correspondre à des choix bien ciblés et justifiés.

Atout France est sous la responsabilité de Jean-Baptiste Lemoyne, qui lui-même est sous la responsabilité du Quai d’Orsay. De l’autre côté, vous avez Bercy qui est assez présent dans les décisions, dans la conduite de la politique. Est-ce que ce n’est pas trop ?

Christian Mantei : Je ne le ressens pas comme ça. Bercy a toujours été là, pour ne pas dire partout. Dire « Bercy est très présent » est un pléonasme. Bercy est par définition très attentif, mais la tutelle ministérielle et politique, c’est bien Jean-Baptiste Lemoyne au Quai d’Orsay qui l’exerce. D’ailleurs la sous-direction tourisme de la DGE participe à toutes les réunions pilotées par Jean-Baptiste Lemoyne. Il y a une interministérialité qui caractérise la transversalité du tourisme : les transports, l’hébergement et les événements culturels et les activités du loisir, ces quatre gros paquets, quatre grands secteurs industriels mondiaux que l’on retrouve dans une interministérialité. A un moment donné, il faut forcément que Jean-Baptiste parle à Roselyne Bachelot, parle à la ministre des Sports, au ministre des transports, parle évidemment au ministère en charge de la transition écologique c’est évident ! J’ajoute que pour l’avoir constaté en Corse lorsqu’il était avec le président de la République, c’est bien lui qui a la tutelle.

Maintenant, on va parler un peu prospective : quelle est la stratégie pour rebondir ?

Christian Mantei : Il y a quelques mois, aucune stratégie touristique ne pouvait exister sans la prise en compte des objectifs du développement durable, la mise en place de la transition écologique. Ce n’était pas une option, c’était le socle de notre stratégie. Aujourd’hui, il y a un nouveau socle stratégique, c’est la Covid. A mon avis, la stratégie c’est d’élaborer différents scenarii qui partent de la réalité prévisible ou prospective de l’épidémie. A titre d’exemple : en décembre, on a les vaccins, qu’est-ce qu’on fait ? En soutenant l’entreprise, en préparant l’offre disponible et en la réadaptant tout comme la promotion à l’international. Si ça se passe en avril, qu’est-ce qu’on fait ? Vous savez la méthode des scénarii est employée par les prospectivistes qui travaillent toujours sur plusieurs hypothèses. Nous, on a intérêt à le faire comme les entreprises vis-à-vis de leur banquier et de leurs actionnaires, même si c’est du très court terme on l’espère. On parle du vaccin, notre espoir à tous, mais nous avons appris à vivre au quotidien sans lui et en respectant les gestes barrière. Nous avons aussi appris à nous déplacer, à voyager. C’est aussi un scénario à intégrer « je vis sous Covid, je voyage sous Covid ». Il y a un deuxième aspect fondamental : il faut synchroniser les efforts. Je m’explique : vous avez le risque que l’aérien parte dans un sens, l’hébergement dans un autre, les activités encore dans un autre ; pour pouvoir ouvrir des hôtels, il faut être sûr que les activités culturelles sont au rendez-vous, ce sont quand même les musées, les expositions, les concerts qui remplissent les hôtels… même si un bel hôtel peut attirer par lui-même. A un moment donné, il faut coordonner tout cela. Cette interdépendance, on doit l’organiser techniquement. C’est ainsi que l’on déclenche la résilience de l’offre.

Puisque le tourisme est aussi placé sous le ministère des Affaires étrangères, comment se fait-il qu’il n’y ait pas une certaine cohésion dans la stratégie ou seulement dans l’ouverture des frontières, au moins au niveau européen ?

Christian Mantei : La sécurité et la santé relèvent de la souveraineté des Etats et les Français le savent très bien en réclamant à l’Etat de l’efficacité et des résultats dans ces domaines. Il est donc tout à fait normal que chaque Etat décide en matière de politique de lutte contre l’épidémie. Mais il faut absolument que l’Europe essaie de mieux coordonner, et si possible d’harmoniser les décisions dont les conséquences peuvent être importantes. Jean-Yves Le Drian et Jean-Baptiste Lemoyne rencontrent régulièrement leurs homologues européens dans ce but. Mais au-delà de l’industrie du tourisme et des intérêt économiques, la pression des populations est très forte sur les questions sanitaires. Mais certains critiquent maintenant parce qu’il y a des zones rouges et des zones qui ne le sont pas. Il n’y a pas d’autres choix pourtant, à moins de prendre le risque du reconfinement. Au fond ce que fait chaque pays européen, c’est ce que fait la France, sa politique propre. Cela nous fait de la peine de constater que l’Allemagne ou la Belgique mettent certains de nos départements en zone déconseillée mais nous les plaçons nous-mêmes en zone rouge… Nous devons aussi consacrer davantage de moyens aux études qualitatives pour comprendre l’évolution des comportements, et comment réagissent les segments de clientèle, comme les seniors par exemple. Il n’est pas dit que la crainte d’être contaminé les empêche de bouger. Un senior peut vouloir quitter une zone rouge pour se mettre à l’abri ailleurs. C’est un exemple mais j’en ai beaucoup d’autres en tête. C’est l’addition des petits pas et des petites victoires qui nous permettra de recréer des flux.

D’accord. Vous n’avez pas peur d’une certaine concurrence ? Finalement, tous les pays ont tous le même problème, et ils vont forcément essayer d’attirer le maximum de voyageurs.

Christian Mantei : Oui bien sûr. Mais on était concurrents avant, on est concurrents pendant, on sera concurrents après. J’aime bien le football et le rugby, je suis administrateur du Paris Football Club et je suis aussi au conseil d’administration du GIP organisateur de la Coupe du Monde de Rugby. On choisit un sport parce qu’on aime rentrer sur le terrain pour gagner le match. L’adversité a toujours existé, les concurrents il y en a toujours eu. Je note encore une fois que nous avons eu des soutiens que d’autres n’ont pas eus. Si on continue à les avoir, nous serons plus compétitifs.

Est-ce que ça favorise la vie privée tout ça ? Vous avez une vie privée Monsieur Mantei ?

Christian Mantei : J’ai une vie privée, heureusement. Et j’ai mes secrets… J’aime les bonnes choses. Je ne pourrais d’ailleurs pas me présenter à une élection aussi car je ne saurais pas tout sacrifier. J’ai une vie privée à multiples facettes, mes proches la connaissent. Je suis amateur de littérature, de musique, mon frère Olivier qui dirige l’Opéra-Comique et le théâtre des Bouffes du Nord m’a fait évoluer un petit peu sur le plan musical. J’aime le bon vin et je ne comprends d’ailleurs pas que l’œnotourisme ne soit pas suffisamment soutenu. C’est un clin d’œil à Hervé Novelli, président du Conseil Supérieur de l’œnotourisme, avec qui j’ai entrepris beaucoup de choses. En un mot, j’aime boire une bonne bouteille avec des ami(e)s en écoutant du jazz.

La Covid a révélé le poids économique, social et politique du tourisme.

Finalement, cette crise n’aura-t-elle pas été bénéfique pour l’économie du tourisme ? Jusqu’à présent, le tourisme vu par les politiques, c’était…

Christian Mantei : On a tous ramé pour faire reconnaître l’importance du tourisme. Je peux témoigner que nos ministres se sont très souvent engagés avec beaucoup de cœur mais avec quelquefois peu de poids politique. Laurent Fabius avait le poids politique par exemple. Pour illustrer ce qu’il m’est arrivé de ressentir, je me suis retrouvé un jour dans une réunion inter-ministérielle (les administrations entre-elles) et l’animateur de la réunion, un conseiller de Matignon, s’est lui-même étonné devant les participants qui ricanaient que le tourisme soit représenté. Je leur ai dit, dans le but de provoquer une franche hilarité, que je viendrais la prochaine fois avec une chemise hawaïenne et un petit parasol enfoncé dans un cocktail posé devant moi, afin que tous me reconnaissent. Jean-Baptiste Lemoyne le dit très bien, la Covid a révélé le poids économique, social et politique du tourisme. D’ailleurs, à mon avis, nous allons devoir réviser notre part du PIB et nous allons nous apercevoir que nous pesons très lourd dans de nombreux territoires. A la campagne, à la montagne, les ventes de fromages, de vins, des produits de nos savoir-faire dépendent fortement de la fréquentation touristique. Il y a aujourd’hui une prise de conscience au plus haut niveau que le tourisme pèse très lourd. Le patrimoine est dépendant. D’ailleurs Catherine Pégard, la présidente de Versailles, dit « je suis un acteur touristique ». Aujourd’hui si Versailles ne bénéficie pas d’une bonne activité touristique, les subventions ne suffiront pas à entretenir et restaurer le château.

67 ans c’est l’âge de la retraite quand même ?

Christian Mantei : Bah ! Ça dépend ce qu’on entend par retraite… Pour moi la retraite n’existe pas (et ce n’est une menace pour personne). Seules la maladie et la fin de vie peuvent mettre un terme à mon activité et d’ailleurs j’ai beaucoup d’activités. La présidence du Conseil d’Administration d’Atout France me prend un peu de temps. J’ai rejoint Atream qui est une société d’investissements long-terme. C’est d’ailleurs une des rares aujourd’hui sur le marché à proposer des partenariats de long-terme à des investisseurs institutionnels (mutuelles, assurances, banques). Nous sommes partenaires d’Accor, du Club Med, de Pierre et Vacances Center Parcs et de Mama Shelter, entre autres. C’est le seul métier que je n’avais pas encore approché. J’avais envie d’être un peu en amont aux côtés de quelqu’un, Pascal Savary, dont j’apprécie les compétences et les qualités humaines. Je signale que Pascale Roque nous a rejoints également. Je fais, de plus, un peu de conseil parce que des gens m’ont demandé si je pouvais aider leur entreprise. Au rayon des activités bénévoles, je préside aussi l’Institut de Gestion Sociale des Armées, équivalent d’un comité d’entreprise qui gère les villages de vacances, les crèches, les colonies de vacances… Le Paris FC est un très beau projet social aussi, d’intégration, de formation…

Si je posais la question en disant : « Bon, Monsieur Mantei, il faut absolument que vous deveniez Ministre du tourisme, j’ai absolument besoin de vous ! », qu’est-ce que vous répondez ?

Christian Mantei : J’ai déjà répondu. D’abord, je n’y ai jamais vraiment pensé parce que je ne me sens pas les qualités ou plutôt les propriétés j’allais dire. C’est-à-dire les qualités et les petits défauts qui font un vrai ministre. Quand je vois Jean-Baptiste Lemoyne travailler, son niveau de présence et son écoute, je me dis qu’il faut beaucoup de patience. En revanche, je suis heureux maintenant d’être très libre et de pouvoir conseiller qui j’ai envie de conseiller, d’aider qui j’ai envie d’aider, de travailler avec qui j’ai envie de travailler. C’est ça la différence, avec ce que j’ai vécu avant.

On va terminer là-dessus : est-ce que vous avez l’impression d’avoir oublié quelque chose ? D’avoir raté quelque chose dans votre vie ?

Christian Mantei : Je voulais beaucoup voyager, c’est qui a déclenché ma vocation. J’ai beaucoup voyagé certes pour promouvoir la destination France mais c’était pour le business. Il me reste à voyager en tant que voyageur, c’est-à-dire approfondir et faire de longs séjours. Retourner au Bénin, au Japon, en Italie bref un peu partout mais en voyageur ! Nous sommes des gens des voyages qui ne voyagent pas tant que cela. On a voyagé pour nos affaires, on a fait des congrès et des congrès mais peut être que Jean-François Rial voyage beaucoup lui. Voilà : plutôt que ministre, je voudrais la place de Rial ! [Rires]

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