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[#AWFT21] Durant la pandémie, à Paris, « c’est le territoire qui a transformé le touriste »

A Paris, comment l’industrie du voyage doit-elle se transformer ? La réponse de Frédéric Hocquard, l’adjoint à la maire de Paris en charge du tourisme, lors du Forum A World For Travel, consacré à la transformation du tourisme.

Lors d’une conférence organisée au forum mondial sur le tourisme de demain A World for Travel, Frédéric Hocquard, l’adjoint à la maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne, est intervenu pour parler des actions menées dans la capitale. L’élu a évoqué les enjeux auxquels est confronté Paris, une ville qui va recevoir les Jeux Olympiques en 2024. « Ils devront forcément être éco responsables, sobres, c’est même pour cela que nous les avons eu. »

Le premier enjeu, dans une ville aussi touristique que Paris, ce sont les émissions de gaz à effet de serre. Frédéric Hocquard indique que si le tourisme représente 7 % du PIB français, ce sont 11 % des émissions de gaz du pays proviennent du tourisme. « A Paris, ville du plan climat, nous avons mené une étude démontrant même que 42 % des gaz à effet de serre de la ville proviennent des deux aéroports. » Comment faire pour diminuer ce type de pollution sans altérer l’attractivité de la capitale ? C’est l’un des défis de la capitale, abordé dans le cadre des Assises du tourisme durable. Pour Frédéric Hocquard, il est urgent de repenser le transport. « Avoir plus de train moins d’avion, valoriser les transports en vélo, utiliser la Seine pour mettre des liaisons électriques. Ce sont des questions auxquelles nous avons réfléchies. »

Et pour l’élu, la collaboration entre les différents acteurs sera une des clefs.  « Il faut collaborer pour que chacun y trouve son intérêt. Quand je discute avec le groupe ADP ou Air France, je ne peux pas dire que je sois reçu à bras ouverts. Mais on cherche à savoir comment on travaille ensemble. Le but ce n’est pas que plus personne ne vienne du Brésil ou de Chine. Mais de savoir comment on travaille à cette responsabilité collective ? On ne veut pas en arriver à la situation des habitants qui disent ça suffit. »

« L’industrie du touriste s’est tournée vers le Parisien »

Autre gros sujet, l’hôtellerie. « Nous voulons remettre des hôtels dans l’Est de la capitale et moins dans les quartiers touristique.  Nous souhaitons également accueillir plus d’auberges de jeunesse. » « On ne dit pas qu’il faut moins de touristes. On veut continuer à avoir de l’activité. Mais on peut l’avoir à un autre endroit. Par exemple, désormais, la première chose que les touristes vont vouloir faire c’est louer un vélo pour visiter Paris. Parce que les principales artères touristiques de la ville sont disponibles à vélo. Il y a une offre de vélos de la ville mais qui est destinée aux habitants (Vélib). Il faut voir comment l’hôtellerie s’empare de ce sujet. A Berlin, tous les hôtels fournissent des vélos aux clients. A Paris très peu. »

Cette collaboration permettrait, selon lui, d’avoir un tourisme vraiment durable, plus résistant aux crises. « Je n’annonce pas la fin du monde mais on rentre dans une période de crises beaucoup plus importantes. Rien qu’ à Paris, en 5 ans, entre 2015 et 2020, vous avez les attentats, le Covid, deux crues sur la Seine, les Gilets jaunes. Tous ces évènements n’ont rien avoir entre eux mais cela vient percuter directement la filière touristique. »

Pour lui, si la filière touristique dépend uniquement de grands flux internationaux, elle résistera beaucoup moins. « Nous avons essayé de transformer le Parisien en touriste car nous avons eu zéro touriste pendant deux ans. L’industrie du tourisme s’est donc tournée vers le Parisien. D’habitude, c’est le touriste qui transforme le territoire dans lequel il va. Mais là c’est le territoire qui a transformé le touriste. La pandémie a rendu des choses possibles. A Paris il y a eu du beaucoup  de Staycation, et cela a modifié la vision de certains hôteliers sur leur territoire. »

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