ATD appelle à une stratégie touristique responsable
Face à la volonté de développement du tourisme international portée par la France, les Acteurs du tourisme durable (ATD) demandent une « stratégie offensive, mais responsable. »
Alors que l’Alliance France Tourisme organise au Sénat, le 3 juillet, un colloque intitulé « 100 millions de touristes en France : réalité ou totem politique ? », ATD espère qu’il ne s’agira pas « d’un rendez-vous manqué ». Un message qu’elle adresse aux institutions et aux fleurons touristiques français présents à l’événement.
« En visant une augmentation de 40% des dépenses des clientèles étrangères, la France s’engage dans une stratégie fondée sur une croissance quantitative, sans considération pour son empreinte carbone », regrette l’association ATD dans un communiqué. « Plus de dépenses, oui, mais pour quels impacts climatiques, sociaux et territoriaux ? », interroge-t-elle.
Pour une croissance touristique « moins carbonée et mieux répartie »
Et pour cause : si le séjour d’un touriste domestique émet 0,16 tonne de CO2, contre 0,35 pour un touriste européen, l’émission grimpe à 2,1 tonnes de CO2 pour un touriste longue distance.
Ainsi, selon l’association, poursuivre une stratégie de croissance quantitative entraînerait une hausse de « plus de 20 mégatonnes de CO2e », alors que le tourisme pèse déjà pour 11% des émissions nationales. Une trajectoire « en totale contradiction » avec la Stratégie nationale bas carbone et les engagements climatiques de la France.
Sans surprise, ATD défend une croissance domestique. « En atteignant un taux de départ en vacances de 70%, la consommation touristique domestique pourrait croître de 20 milliards d’euros. ». Le taux atteint actuellement environ 60%.
Dépasser les logiques économiques ?
L’association recommande de consolider les flux européens bas carbone, avec un plan de développement du ferroviaire international, de s’inspirer de modèles alternatifs, de repenser les indicateurs de performance.
ATD appelle donc à un « débat national sur la stratégie touristique de la France », permettant selon l’association de dépasser les logiques purement économiques.
L’association alerte sur les impacts négatifs d’une croissance exponentielle, sans considération aucune pour la durabilité et l’environnement, en citant les exemples de l’Espagne ou de Venise.
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