Alitalia dit (enfin) oui à Air France

Après plus d’un an de négociations tumultueuses, le numéro 1 européen et la compagnie Alitalia, sauvée par les investisseurs de la Cai en 2008, « sont parvenus à un accord renforçant leur partenariat stratégique, accompagné d’une prise de participation minoritaire de 25 % d’AF dans Alitalia », explique les deux transporteurs dans un communiqué commun. AF-KLM « souscrira une augmentation de capital de 323 ME » et obtiendra ainsi trois sièges d’administrateurs sur 19 au conseil d’administration et sera représenté au Comité exécutif par deux membres sur neuf. Cette participation ne donne donc pas les coudées franches à AF. Il lui faudra négocier avec un conseil d’administration sous pression politique et sociale. Côté politique, AF défend l’idée du multi-hub comprenant « sur une base égale », les plateformes de Milan et Rome, quand les alliés de Silvio Berlusconi, le président du Conseil Italien, voudraient favoriser le Nord. Côté social, la compagnie franco-néerlandaise devra faire avaler des synergies évaluées à 720 ME sur trois ans à des syndicats déjà chauffés à blanc par les mesures prises par la Cai en 2008. Reste le potentiel de développement. Avec 30 millions de passagers, Alitalia offre en dot le troisième marché européen, tourné vers l’international. Ce n’est pas un luxe dans un contexte de crise.