Air France : la direction dénonce des actes indécents en contradiction avec le dialogue social
Lundi 5 octobre, après que des membres de la direction d’Air France ont été rudoyés par des manifestants, la compagnie a tenu une conférence de presse pour détailler son plan de restructuration et dénoncer des actes "indécents". Pour autant, la porte reste ouverte à de nouvelles négociations avec les syndicats.
"Le patron d'Air France perd sa chemise lors de protestations", titre The Independent dont la Une montre Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier à Air France, hébété, la chemise déchirée. Et le quotidien britannique n’est pas une exception.
Ce mardi 6 octobre, les images des dirigeants d’Air France malmenés par des manifestants, en marge du CCE qui s’est tenu hier, figurent dans plusieurs journaux européens. Les clichés du DRH Xavier Broseta, torse nu, escaladant une barrière pour fuir des employés, en disent long sur la tempête qui a balayé la galaxie Air France lundi 5 octobre.
Des actes qui ne reflètent pas "le vrai visage d'Air France"
"Ce que nous avons vu ce matin n’est en aucun cas le vrai visage d’Air France", a martelé Frédéric Gagey, PDG de la compagnie, lors d’une conférence de presse improvisée à Paris hier après-midi. Un message repris par Xavier Broseta, également présent lors du point presse. "A titre personnel, je suis choqué et déçu mais je ne voudrais surtout pas que l’opprobre soit jeté sur l’ensemble des salariés ou des organisations syndicales d’Air France", a déclaré le DRH, précisant avoir reçu des témoignages de sympathie de salariés et de représentants syndicaux.
"Ce sont des actes indécents en contradiction avec les valeurs d’Air France et avec le dialogue social", a estimé Frédéric Gagey. "Monter les catégories les unes contre les autres n’a aucun sens, ce n’est absolument pas une stratégie de l’entreprise", a-t-il ajouté.
La direction reste ouverte aux négociations
Au total, selon un porte-parole de la compagnie, ces incidents ont fait 7 blessés, dont Xavier Broseta, Pierre Plissonnier et trois autres membres de la direction. Sur les deux vigiles blessés, l’un a été hospitalisé. La direction va porter plainte, même si elle précise qu’il s’agit d’actes isolés.
Quant à l’identité des agresseurs, elle reste aujourd’hui inconnue mais, toujours selon ce porte-parole, des images des événements existent et devraient permettre une identification. En attendant, les syndicats se renvoient la balle.
La direction se dit d’ailleurs disponible pour reprendre les négociations. "Sur la base de propositions sérieuses et d’une vraie volonté d’aboutir, nous restons prêts à avancer par le dialogue avec les organisations représentatives des personnels", a rappelé le PDG. Lundi soir, via un communiqué, l'intersynidcale d’Air France (CGT, FO, SNPL, SPAF, SNPNC…) a réclamé la présence de l’Etat autour de la table pour reprendre les négociations.
Ce matin, le président François Hollande a quant à lui dénoncé des violences "inacceptables" qui peuvent avoir des "conséquences sur l'image, sur l'attractivité" de la France.
